Quels regards portent les professionnels des achats sur l’automatisation de leur fonction ?

Vidéo
12 février 2019
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À l’occasion du « Big Ideas Summit London 2018 », une quinzaine de décideurs achats est interrogée sur l’automatisation de leur fonction. Leurs témoignages, retranscrits en vidéo, décrivent un avenir enthousiasmant pour les professionnels des achats où les processus à faible valeur ajoutée sont automatisés, leur permettant ainsi de prendre une dimension stratégique…

Automatiser les processus achats à faible valeur ajoutée

La vidéo s’ouvre sur une question essentielle pour l’avenir des Directions des Achats : « Que diriez-vous à quelqu'un qui propose d'automatiser l'ensemble de la fonction achats ? ».

Les professionnels sont quasiment unanimes : il est impossible d’automatiser l’ensemble de la fonction achats mais c’est envisageable pour une grande partie des processus ! Ils sont nombreux à citer les tâches purement opérationnelles, à faible valeur ajoutée, comme la partie transactionnelle (passage de la commande, validation, rapprochement de la commande et de la facture…).

Les technologies pressenties dans ce domaine ? L’Intelligence Artificielle et plus précisément l’automatisation des processus robotiques. Deloitte partage une définition claire de ce qu’on appelle communément la RPA (Robotic Process Automation) : « [Ces solutions] peuvent traiter n’importe quelles données d’entrée en exécutant, telle une macro, une série d’actions préprogrammées et en suivant des règles métiers prédéfinies. » Une aubaine pour les processus répétitifs et chronophages qui composent le quotidien d’encore beaucoup d’acheteurs à ce jour !

Tarandeep Singh Ahuja, partenaire chez McKinsey & Company, confirme cette tendance en s’appuyant sur les dernières études en la matière : « Nous avons en fait déjà examiné les activités précises d'une fonction achats, séparé les activités « Source-to-Pay » en environ 220 tâches différentes et évalué celles qui pourraient faire l'objet d'une automatisation. En fait, plus de la moitié des tâches peuvent être automatisées grâce à cette technologie. D'ici une dizaine d'années, je pense que nous atteindrons probablement 80 ou 90 %. »

L’automatisation de la fonction achats, une formidable opportunité

Les professionnels interrogés voient l’automatisation de la fonction achats comme un beau défi à relever. Cependant, ils restent clairs sur un point : les technologies ne pourront pas automatiser les relations humaines. Les missions et les compétences requises seront alors redistribuées entre l’homme et la machine !

La fonction achats prendra davantage une dimension stratégique car elle se focalisera sur la réflexion et la gestion des processus tandis que les technologies réaliseront les tâches opérationnelles, avec un meilleur rapport coût/efficacité. Peter Curcio, Directeur des achats chez ANZ Bank, confirme cette idée : « Au final, pour jouer un rôle stratégique, la fonction achats doit se recentrer sur l'expérience client, sur le sens humain de la conception et sur la simplification du parcours d'achats au quotidien. »

Les acheteurs devront alors renforcer leurs compétences basées sur l’intelligence émotionnelle telles que la collaboration avec les différentes parties prenantes, la négociation, le travail en équipe, l’innovation…

Et vous, que diriez-vous à quelqu'un qui vous propose d'automatiser l'ensemble de la fonction achats ?