Fonction achats : finissez-en avec les clichés !

Fonction achats
12 septembre 2019
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La fonction achats est encore trop souvent perçue comme le méchant un peu borné. Dans de nombreuses entreprises à travers le monde, la fonction achats est au mieux l’empêcheur d’acheter en toute liberté et au pire le boulet qui ralentit le déploiement de l’innovation.

Pourtant, à rebours de ces clichés sur la fonction achats, son rôle stratégique, dans un contexte de ralentissement économique et de tensions géopolitiques, est démontré. L’enjeu pour les entreprises, pour leurs dirigeants comme pour les différentes fonctions, est de changer leur regard pour mieux bénéficier du potentiel de croissance induit par la fonction achats.  

L’entreprise gagnera à éliminer les six idées fausses sur la fonction achats :

En quoi la fonction achats fait gagner l’entreprise en évitant de se focaliser sur le low cost ?

Dans la décision prise par les fonctions achats, le prix n’est en réalité qu’un des nombreux critères. En effet, plusieurs autres critères interviennent dans l’analyse de la fonction achats. Parmi ces critères, il y a par exemple :

  • La capacité de production du fournisseur
  • La fiabilité logistique du partenariat
  • La durabilité de la relation et de plus en plus le comportement éthique du fournisseur

La compréhension des besoins réels des métiers et la maîtrise des risques occupent beaucoup plus de temps dans la mission de l’acheteur que la quête du prix le plus bas. Documenter les prises de décision stratégiques de l’entreprise est également une mission fondamentale de la part de la fonction achats.         

Comment la fonction achats tire parti d’une relation intelligente avec ses principaux fournisseurs ?

L’image d’Épinal de l’acheteur qui étrangle ses fournisseurs a vécu. Aujourd’hui, les deux enjeux majeurs de la fonction achats sont un partage intelligent de la valeur et la pérennité des collaborations.

Les gisements d’innovation sont en grande partie chez les prestataires et chez les fournisseurs. La qualité et la régularité des livraisons des composants conditionnent la réputation des donneurs d’ordres. Sauf à imaginer les achats comme une roulette russe, il est aisé de comprendre l’intérêt d’une relation équilibrée avec les partenaires stratégiques !

À quoi servent vraiment les procédures mises en place par la fonction achats ?

Les procédures initiées par la fonction achats ont en commun de maximiser le bénéfice des accords au profit de l’entreprise et de ses métiers. En effet, dans un contexte de digitalisation des achats, l’exigence de conformité est évidemment très forte. La qualité et l’exhaustivité de la collecte des données constituent un levier majeur du progrès continu des achats de l’entreprise.   

Si les acheteurs ont souvent un effort de pédagogie à accomplir, chacun dans l’entreprise a vraiment tout à gagner à un processus de gestion des demandes d’achats plus fluide, plus transparent et mieux tracé.

Dans l’entreprise, avec qui doit parler la fonction achats ?

La transformation des achats en partenaire du business repose sur une conception ouverte des relations à l’intérieur de l’entreprise. Les organisations en silos freinent donc leur efficacité.

C’est grâce à des échanges approfondis, réguliers et équilibrés avec par exemple la production, la R&D, le développement et le marketing, en plus de la qualité et de la finance, que la fonction achats donne le meilleur d’elle-même.

Quelles sont les qualités d’un acheteur d’aujourd’hui ?

Encore un cliché à combattre ! Non, les compétences de l’acheteur ne se limitent pas à la négociation du meilleur prix. Le recul, le discernement, la capacité à faire vivre des relations gagnant/gagnant sont des qualités incontournables. À l’heure où la transformation digitale est une priorité dans la plupart des entreprises, l’affinité numérique est loin d’être un handicap !

Qui doit manager la fonction achats ?

Les entreprises qui ont su apporter les réponses les plus pertinentes aux questions précédentes sont aussi celles qui se sont dotées d’une Direction des Achats. Ce sont aussi celles qui accueillent le Directeur des Achats au sein de leur Comité de Direction. Elles profitent ainsi pleinement du potentiel business de la fonction et stimulent au plus haut niveau l’intelligence collective achats.  

En favorisant via leur gouvernance la reconnaissance du rôle stratégique de la fonction achats, ces entreprises leaders accélèrent le changement de regard de la part des autres fonctions.

En conclusion, l’évolution stratégique de la fonction achats est encore trop souvent passée inaperçue dans les entreprises. Chacun doit faire l’effort de changer son regard pour permettre à l’organisation de bénéficier pleinement de cette mutation. Pour finir de vous convaincre, lisez l’article « l’avenir de la fonction achats en 2030 ».