Chaque année, l’ObsAR (Observatoire des Achats Responsables) publie son « Baromètre des Achats Responsables ObsAR 2022 ». Ce document de référence évalue le niveau de maturité des organisations françaises, privées comme publiques, en matière d’achats responsables. Pour cette dernière édition, l’étude quantitative a été réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 254 décisionnaires en matière d’achats responsables, entre le 9 novembre et le 29 décembre 2021. Découvrez la synthèse des résultats de ce baromètre, qui met en lumière l’importance grandissante des achats responsables au sein des organisations.
Les achats responsables, une démarche en cours de structuration
Alors que le contexte réglementaire se durcit (loi AGEC - Anti-gaspillage pour une économie circulaire, loi Climat et Résilience, Devoir de Vigilance…) nombreuses sont les organisations privées comme publiques qui structurent leurs démarches d’achats responsables. À ce jour, 78 % d’entre elles sont d’ores et déjà engagées sur cette voie.
Une large majorité a désormais identifié les enjeux en matière de Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) qui sont liés à leurs achats. Toutefois, cette première étape n’aboutit pas encore systématiquement sur une véritable cartographie des risques, élément essentiel pour crédibiliser toute démarche d’achats responsables d’après la norme ISO 20400 relative aux achats responsables. Encouragées par le devoir de vigilance, les grandes entreprises sont en avance de phase sur ce sujet puisque 84 % d’entre elles ont mis en œuvre une cartographie formalisée. La directive européenne devrait bientôt conduire les autres entreprises (de plus de 250 salariés) à s’y intéresser de plus près.
Cependant, un tel travail requiert du temps et des ressources ; ce dont manquent cruellement les acteurs privés et publics. Cela est d’ailleurs cité comme la principale difficulté rencontrée lors de la mise en place d’une démarche d’achats responsables, suivie du manque d’indicateurs de mesure d’amélioration de la performance et d’expertise en interne.
Un virage amorcé dans les relations fournisseurs
« Les actions de soutien qui ont été mises en place avec les fournisseurs pour faire face aux difficultés liées à la pandémie de COVID-19 lors du premier confinement ont été maintenues en 2021, pour aujourd’hui faire face aux tensions sur les marchés. » expliquent les auteurs de l’étude.
Tout d’abord, nous pouvons noter l’amélioration des délais de paiement des fournisseurs. À ce jour, 29 % des organisations ont des délais inférieurs à 30 jours. C’est une progression de 10 points en seulement 2 ans ! Cette tendance est, par ailleurs, nettement portée par le secteur public. Outre cet objectif clé, les organisations adaptent également leurs pratiques à la conjoncture actuelle : avance de paiement, recherche de fournisseurs locaux, régionaux ou français, prolongation des contrats, aide logistique apportée aux fournisseurs qui sont sous contrat, etc.
Enfin, les organisations intègrent également des critères RSE (consommation énergétique, recyclabilité des matériaux...) dans l’évaluation des offres fournisseurs. Observé depuis plusieurs années, ce phénomène devrait évoluer notamment pour les organisations publiques sous l’influence de la loi Climat et Résilience et du plan national pour les achats durables (PNAD).
Ce baromètre souligne donc la montée en puissance de la thématique des achats responsables en France. Bien que les outils adéquats ne soient pas encore généralisés, nous observons une maturité croissante, notamment chez les acteurs publics et les grandes entreprises qui ouvrent la voie.