La transparence, nouvel impératif de la fonction achat

Transparence
20 avril 2021
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À l’heure où la notion de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) prend de l’ampleur, la fonction achat doit impérativement miser sur la transparence. Que cela soit pour se mettre en conformité ou répondre aux attentes des clients, les Directions Achats ont un rôle majeur à jouer pour gagner en visibilité sur leur  chaîne d’approvisionnement et partager ces informations capitales. De cette transparence, dépend aujourd’hui tout un pan de la gestion des risques pour leur entreprise.

Le cadre réglementaire se durcit

Ces dernières années, les réglementations se renforcent pour favoriser un comportement responsable et transparent de la part des organisations. Ces dernières sont attendues tant sur le plan environnemental, social que sociétal. Dans ce contexte, la fonction achat a une responsabilité capitale concernant la chaîne d’approvisionnement.

Rien qu’en Europe par exemple, on voit se multiplier les textes emblématiques tels que :

  • La directive 2014/95/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2014 (modifiant la directive 2013/34/UE en ce qui concerne la publication d'informations non financières et d'informations relatives à la diversité par certaines grandes entreprises et certains groupes)

Cette « directive RSE » telle qu’elle est surnommée impose aux grandes entreprises d’intérêt public (cotées et non cotées) d’établir, chaque année, une déclaration non financière jointe à leur rapport de gestion. Ce document doit comprendre une description du modèle commercial, des risques, des politiques et de leurs résultats autour des questions environnementales, sociales et du personnel, de respect des droits de l’Homme et de lutte contre la corruption, en s’appuyant sur des indicateurs clés de performance non financière. Ce rapport doit également mentionner les politiques de diversité dans les organes d’administration. A noter que la révision de cette directive est en projet pour aller encore plus loin dans cette démarche avec, par exemple, la détermination d’un référentiel d’indicateurs extra-financiers, l’élargissement des entreprises concernées, etc.

  • La loi britannique sur l’esclavage moderne

Promulguée en 2015, la loi britannique sur l’esclavage moderne oblige les organisations qui exercent tout ou partie de leur activité au Royaume-Uni et dont le chiffre d’affaires atteint un certain montant à indiquer les mesures adoptées pour garantir l’absence d’esclavage et de traite des êtres humains dans le cadre de leur activité et au sein de leur chaîne d’approvisionnement.

  • La loi française Sapin 2

La loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique également appelée « Sapin 2 » a été adoptée en 2016. Celle-ci vise notamment à détecter, prévenir et sanctionner la corruption et les atteintes à la probité. Parmi les nombreux outils mis en place, on note par exemple l’obligation pour les grandes entreprises de publier, chaque année, un rapport contenant des informations relatives aux montants des impôts sur les bénéfices dû et acquitté et des bénéfices non distribués.

En rendant compte de la réalité de leurs activités et de leurs actions RSE, les entreprises – et tout particulièrement la fonction achat - sont incitées à accroître leur niveau de vigilance et adopter des pratiques plus éthiques et durables.

Les exigences des clients grandissent

Au-delà du cadre légal, les entreprises portent une attention toute particulière à la transparence de leurs achats pour répondre aux attentes de leurs clients, qu’ils soient collaborateurs ou consommateurs. En effet, une enquête menée par Visual GPS rappelle que 79 % des français souhaitent savoir ce qui se passe en coulisses, lors de la fabrication des produits. De plus en plus regardant sur l’impact environnemental, la composition ou encore l’origine de ces marchandises, les clients demandent une véritable transparence de la part des entreprises. D’autant que, de nos jours, la moindre erreur peut rapidement être épinglée sur Internet et impacter durablement l’image de la marque concernée.

En plus d’une certaine transparence, les clients ont également besoin d’accompagnement. C’est valable pour l’utilisateur qui doit acheter des fournitures au bureau comme pour le consommateur qui souhaite acquérir un nouveau meuble pour son logement. Ces derniers ont besoin d’être guidés dans leurs achats pour identifier, selon leurs propres critères, le produit le plus adapté. En ce sens, la fonction achat doit sélectionner des fournisseurs capables de répondre à ces besoins mais aussi de fournir les informations nécessaires. Outre les caractéristiques techniques des produits, il peut s’agir par exemple de labels écologiques (Écolabel européen, Ecocert, Forest Stewardship Council, Oeko-Tex…).

Les entreprises ont bien compris les bénéfices à tirer d’une telle démarche. Être perçue comme transparente, fiable et authentique par ses clients permet de gagner leur confiance et de tisser des liens émotionnels forts. Il est donc impératif pour les Directions achat de mettre en place de bonnes pratiques achats pour contribuer à la RSE de l’entreprise.

Garante des relations avec ses partenaires, la fonction achat doit s’assurer du respect des règles en matière d’éthique, de déontologie et de transparence sur son périmètre pour in fine contribuer à la stratégie RSE et surtout à la compétitivité de son entreprise.