Les « HA ! Days » sont un événement phare dédié aux achats, organisé par Républik HA. Les 18 et 19 octobre derniers, décideurs et prestataires se sont réunis autour de la thématique des achats indirects et des achats sauvages, à Deauville. Entre les rencontres individuelles et les ateliers débats sur les enjeux clés de la fonction, la session fut riche d’enseignements.
Deux catégories d’achats largement sous-estimées
Les achats indirects, aussi appelés achats hors production dans le milieu industriel, couvrent tous les achats qui ne sont pas directement intégrés dans les produits ou les services vendus par les entreprises. Ces derniers sont nécessaires au bon fonctionnement des activités de chaque organisation, mais n’entrent pas dans son cœur de métier. Lorsqu’ils sont réalisés en dehors des processus définis par la politique achats, on les appelle « achats sauvages ».
En moyenne, ces achats représentent 20 % du volume total d’achats en entreprise. Considérés à tort comme non stratégiques, ils souffrent souvent d’une gestion peu structurée. C’est pourquoi ils foisonnent de leviers potentiels d’optimisation, au service d’une meilleure performance économique, sociale mais aussi environnementale.
Cette session était l’occasion d’adresser les grands enjeux autour de ces catégories d’achats :
- Comment intégrer une approche RSE autour de ces achats, et notamment de l’informatique ?
- Comment contractualiser avec les indépendants en matière de prestations intellectuelles ?
- Quel mix énergétique privilégier dans sa flotte automobile (électrique, hydrogène, GNV…) ?
- Quels profils et talents sont en tension dans les achats indirects ?
- Comment redonner de l'autonomie aux prescripteurs tout en gardant le contrôle des dépenses ?
Le TCO, l’enjeu clé de ces typologies d’achats
Dans ce dernier atelier, Quentin Bures, responsable optimisation des achats clients au sein du groupe Manutan, est revenu sur l’importance du TCO (Coût Total d’Acquisition). Cette méthode consiste à calculer le coût global d’un bien ou d’un service tout au long de son cycle de vie. Cela couvre à la fois le prix d’achats mais aussi le coût d’utilisation, de maintenance, de retrait, etc. Cette notion est capitale au sein de cette catégorie d’achats, dont le panier moyen est relativement faible, mais qui concentre une multitude de coûts cachés.
Pour étayer ses propos, il présente l’exemple d’un achat de moraillons porte-cadenas et de caisses de déménagement, dans deux cas de figure.
- Distributeur référencé
Dans cet exemple, le client interne passe une commande entièrement dématérialisée dans le cadre d’un contrat négocié avec un distributeur. Au prix facial des produits (110,68 €) s’ajoute le coût de la commande (19 €) pour représenter un coût total d’acquisition à 129,68 €. Enfin, cette option permet de privilégier des produits éco-responsables et « Made in France » tout en traçant les dépenses.
- Magasins de proximité
Dans cet autre exemple, le client interne se déplace dans une grande surface de bricolage et chez un grossiste. Les produits semblent moins chers en apparence (106,50 €) mais c’est sans compter tous les coûts cachés : le coût horaire du collaborateur cherchant le produit (22 €), le coût de déplacement aller/retour (6,31 €) et le coût de gestion de la note de frais (53 €) qui gonflent le coût total d’acquisition à 187,81 €. Au final, les dépenses indirectes sont multipliées par 4, il n’y a aucune maîtrise de l’origine des produits ni de suivi des dépenses.
La réduction du coût total d’acquisition reste l’un des leviers les plus plébiscités par la fonction achats pour créer de la valeur. À l’heure où la réduction des coûts revient en top priorité des directions achats, l’application de cette méthode aux achats sauvages s’avère d’autant plus pertinente pour gagner en compétitivité.
