Quelles évolutions pour le métier d’acheteur ?

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12 novembre 2020
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En septembre dernier, l’émission SMART @WORK qui porte sur les enjeux du « Bien-travailler » se penchait sur les évolutions du métier d’acheteur. Pour ce faire, la journaliste et animatrice de l’émission, Aurélie Planeix, invitait trois experts sur le sujet : Arnaud Cosnefroy, Directeur Achats du Groupe Ceva Santé Animale, Brice Malm, Manager Exécutif Senior au sein de la Division Achats chez Michael Page, et Pierre-Olivier Brial, Directeur Général Délégué du groupe Manutan. Innovation, digitalisation, construction de relations et quête de sens étaient les maître mots de ce débat.

De la compétitivité à l’innovation

Brice Malm commence par rappeler les trois grandes périodes qui illustrent l’évolution stratégique de la fonction achat :

  • Dès les années 70, au sortir du choc pétrolier, l’acheteur est focalisé sur les prix et la compétitivité.
  • Avec la mondialisation (chute du mur de Berlin, ouverture vers l’Asie, etc.), il s’oriente ensuite vers la construction de partenariats. Les entreprises ont également recours à l’externalisation pour se recentrer sur leur cœur de métier.
  • Aujourd’hui, l’acheteur contribue au renouvellement de l’offre de son entreprise, en prenant le virage de la digitalisation et en stimulant l’innovation. C’est ce qu’on nomme aussi la création de valeur.

La relation, aux fondements du métier

Les achats sont un métier relationnel par excellence. Tous les invités s’accordent à dire que la relation est d’ailleurs à la base de l’évolution stratégique de la fonction et de ses enjeux actuels. Cela s’est d’ailleurs vérifié pendant la crise de la Covid-19 : Ceva Santé Animale a par exemple aidé une centaine d’entreprises, membres du Club ETI de Nouvelle-Aquitaine, à se procurer des équipements de protection individuelle grâce à des partenaires de longue date, tels que Manutan.

Pierre-Olivier Brial ajoute : « Notre responsabilité est de faire monter en compétitivité et en expertise tout notre écosystème. […] L’écosystème doit progresser ensemble ». A nouveau, les exemples en ce sens sont nombreux : tandis que Manutan réunissait près de 160 fournisseurs (en visioconférence) quelques jours avant le tournage pour les accompagner dans leur digitalisation, CEVA Santé Animale participe à l’organisation d’un salon achats biennal qui regroupe toutes les sociétés de la région, acheteurs comme fournisseurs, et permet de créer du relationnel et du business.

Remettre du sens au cœur des achats

Aujourd’hui, tout cela s’imbrique dans une quête de sens. Alors que les problématiques RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) prennent de l’ampleur, l’acheteur a un rôle capital à jouer dans cette configuration.

Sans aucun doute, la fonction achat doit désormais intégrer la durabilité et la responsabilité dans sa stratégie achats. Arnaud Cosnefroy explique : « C’est tout ce changement culturel qui est en train de s’opérer dans le profil des acheteurs qu’on essaie de recruter. [Ce sont] des acheteurs qui créent de la valeur, qui parlent de Coût Total d’Acquisition […] et qui raisonnent au-delà du prix. »

Pour les invités, il doit aussi y avoir une prise de conscience chez le consommateur. Ce dernier doit comprendre ce qu’il y a derrière un prix et ce qu’engendrent ses choix de consommation. Car si une entreprise a un plan de transition écologique équivalent à plusieurs millions d’euros, comment cela ne peut-il pas impacter ses prix ?

Enfin, une tendance encourageante se développe en filigrane pour faire face à l’ensemble de ces enjeux (digitalisation, relationnel, création de valeur, RSE…) : l’acheteur est de plus en plus associé en amont des processus et décisions stratégiques concernant les achats de l’entreprise.