Après avoir structuré la gestion des achats de classe A et B, nombreuses sont les organisations qui veulent mettre sous contrôle leurs achats de classe C. En effet, cette typologie d’achats concentre la majorité des coûts cachés et représente donc une source d’économies non négligeable pour les acheteurs. Cette étude de cas porte sur une grande entreprise de l’industrie agroalimentaire qui a été accompagnée dans l’optimisation de ses achats de classe C. En activant simultanément trois leviers d’optimisation des achats, l’entreprise est parvenue à réaliser 67 812 euros d’économies.
Une méthodologie Lean et agile
Pour optimiser les achats de classe C, les entreprises peuvent s’appuyer sur une méthode qui allie la philosophie Lean et un cadre agile. Cette démarche, axée sur la réduction des coûts, repose sur l’analyse des données de consommation, des processus achats et du secteur d’activité des entreprises.
Dans le cadre de cet audit, six leviers clés d’optimisation des achats sont passés au crible :
· La rationalisation du portefeuille de fournisseurs ;
· L’optimisation de la consommation produits ;
· La digitalisation des transactions ;
· L’optimisation logistique ;
· Le déploiement de l’accord-cadre ;
· Le pilotage de la qualité.
À partir de la cartographie obtenue, les entreprises peuvent définir et déployer un plan d’action sur mesure en collaboration avec leurs fournisseurs. Correctement actionnés, ces leviers permettent aux organisations de réduire leurs coûts, de gagner en efficience et de contribuer à leur stratégie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).
Le cas d’une grande entreprise de l’agroalimentaire
Dans le cas présent, l’entreprise a été accompagnée par son fournisseur partenaire en se fondant sur les données de consommation d’une année. Grâce à cette méthode, les deux partenaires ont identifié trois principaux leviers d’optimisation des achats à actionner.
Levier d’optimisation des achats n° 1 : la rationalisation fournisseurs
Tout d’abord, ils ont commencé par analyser la typologie de produits de classe C consommés selon la classification achats de l’entreprise, en l’occurrence UNSPSC. En croisant ces informations avec d’autres données relatives aux fournisseurs (telles que le chiffre d’affaires, la récurrence des commandes…), une cartographie précise du portefeuille fournisseurs a été réalisée.
Ils ont notamment identifié 10 segments d’achats de classe C que l’entreprise sous-consommait ou ne consommait pas du tout par rapport à d’autres sociétés du même secteur d’activité. Cela signifie qu’elle s’adressait à d’autres fournisseurs pour répondre à ses besoins sur ces catégories alors que le fournisseur partenaire dispose de la gamme nécessaire pour l’accompagner.
À la suite de cette première analyse sur les catégories de produits, l’entreprise a identifié les fournisseurs qui, selon sa stratégie d’achat, étaient non stratégiques et donc substituables sur les 10 segments d’achats ciblés. Au total, il s’agit de 16 fournisseurs que le fournisseur partenaire a pu substituer. Sachant que le coût de gestion de chaque fournisseur est évalué à 1 000 € par an et par fournisseur, l’entreprise a réalisé 16 000 € d’économies dès la première année.
Levier d’optimisation des achats n° 2 : l’optimisation de la consommation produits
Les deux partenaires ont ensuite analysé les gammes de produits de classe C consommés par l’entreprise. Ils ont soigneusement étudié les caractéristiques produits pour identifier des substituts possibles venant d’autres gammes et à moindre coût. L’entreprise a validé une offre finale et l’a intégrée à celle déjà existante sur sa solution e-achat (Punch-Out).
L’entreprise a ainsi réduit sa consommation de haut de gamme (- 6 points), de milieu de gamme (- 3 points) et d’entrée de gamme (- 1 point) au profit de la marque de distributeur du fournisseur (+ 10 points). Parce que celle-ci présente un très bon rapport qualité/prix, la société a réduit ses coûts directs de 33 524 € la première année.
Levier d’optimisation des achats n° 3 : l’optimisation logistique
Enfin, les deux partenaires commerciaux ont analysé les valeurs des commandes passées par l’entreprise. Ils ont notamment réparti les commandes par tranche de valeur :
· Inférieure à 100 € ;
· Entre 100 et 400 € ;
· Entre 400 et 1 000 € ;
· Supérieure à 1 000 €.
Sur les 12 derniers mois, il apparaît que 34 % des commandes passées ont un montant inférieur à 100 €.