Ce dossier, structuré en trois grandes parties, vise à analyser les impacts de la transformation digitale sur la fonction achat et entrevoir comment cette dernière sera amenée à se réinventer. Après un premier volet sur la digitalisation des achats, le deuxième volet a mis en exergue la transformation de la fonction achat, au service de la satisfaction client. Voyons désormais comment les acheteurs devront apprendre à travailler avec les machines et quelles aptitudes ils seront amenés à développer.
Ce troisième volet sur les nouvelles compétences de la fonction achat s’organise en deux parties :
Les compétences liées à la digitalisation des achats
Les nouvelles technologies vont autant élever le métier d’acheteur qu’en redessiner les contours. Dès lors, la fonction achat devra développer de nouvelles compétences, à la frontière entre savoir-faire et savoir-être, pour embrasser la digitalisation des achats.
Maîtriser les outils digitaux
Parce que les acheteurs vont prochainement s’appuyer sur les nouvelles technologies (Intelligence Artificielle, Big Data, blockchain…) au quotidien, ils devront pleinement les maîtriser. Ces derniers devront se transformer en véritables technophiles pour appréhender au mieux ces nouveaux outils et apprendre continuellement dans ce domaine. Ce savoir-faire est d’ailleurs l’une des compétences les plus critiques pour les équipes achats et pour leur management, d’après le rapport « Deloitte 2021 Chief Procurement Officer Survey ».
Renforcer son esprit critique
C’est indiscutable, les machines représentent un formidable levier de performance. Elles peuvent réaliser des opérations beaucoup plus vite que les humains, sans commettre d’erreur, en travaillant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an. Cependant, elles restent dépourvues de pensée critique, de sensibilité et de créativité pour inventer des concepts. En croisant la puissance d’exécution des machines et leur propre pensée critique, les acheteurs seront en mesure d’analyser, de traiter et d’exploiter ces données pour mieux collaborer avec les parties prenantes et pouvoir les influencer.
Développer sa pensée computationnelle
Loin d’être réservée aux informaticiens, la pensée computationnelle est une approche globale qui permet de mieux comprendre le fonctionnement des machines et d’interagir avec celles-ci. En d’autres termes, les acheteurs devront apprendre à parler aux ordinateurs. En s’appuyant sur des méthodes pratiques, ils pourront formuler et résoudre des problèmes en utilisant des algorithmes et des dispositifs informatiques. Ils seront par exemple en mesure de diviser une problématique en plusieurs parties que les technologies pourront résoudre, l’une après l’autre.
Les essentiels du savoir-être
Bien que les compétences techniques restent encore la priorité en matière d’investissement pour les décideurs achats, l’importance du savoir-être va croître jusqu’à devenir incontournable dans le métier. Il est vrai que dans notre environnement en perpétuelle évolution, le savoir-faire peut devenir obsolète, contrairement aux qualités personnelles. La fonction achat devra ainsi miser sur son intelligence émotionnelle et relationnelle pour renforcer cinq « soft skills ».
Le relationnel
Interagir et tisser des liens de confiance avec les parties prenantes est une compétence purement humaine et qui, de fait, est la moins sujette à l’automatisation. Développer son intelligence émotionnelle et son intelligence sociale seront nécessaires pour mieux comprendre ses interlocuteurs, savoir comment se positionner et s’adapter aux différents contextes. Les relations humaines seront la toile de fond du métier d’acheteur, contribuant ainsi à développer d’autres compétences majeures.
La collaboration
Cette compétence est indispensable car les services achats travaillent de façon transverse avec l’ensemble des départements de l’entreprise et de multiples fournisseurs. Pour travailler efficacement en équipe, l’acheteur du futur devra combiner plusieurs qualités : communication, écoute, adaptabilité… Si la satisfaction des clients internes devient une véritable priorité au sein des directions des achats, cette notion devrait gagner en importance. Côté partenaires, la démocratisation de l’open innovation et du co-développement de solutions renforceront l’importance de ce savoir-être.
L’influence
La capacité d’influence est primordiale pour les acheteurs car ils devront influencer leur environnement pour atteindre leurs objectifs, mais aussi convaincre les parties prenantes de la pertinence de leurs stratégies. Cela requiert de développer son leadership en faisant preuve de transparence, d’humilité et surtout en adaptant sa communication à chaque interlocuteur.
La créativité
L’acheteur du futur portera un regard nouveau, curieux et innovant pour répondre aux défis qui l’attendent, d’autant qu’une de ses missions portera désormais sur l’apport d’innovation. Développer son inventivité et son imagination, tout en maîtrisant certaines méthodes et processus créatifs (idéation, design thinking, mind mapping…) seront indispensables.
L’adaptabilité
À l’ère de la révolution digitale, tout change très vite : les outils, les pratiques métiers, les besoins, les réglementations... L’acheteur du futur devra non seulement accepter le changement et s’adapter avec agilité, mais il devra surtout se l’approprier. Cela signifie qu’il devra adopter une posture active (et non passive) et s’impliquer personnellement, en faisant preuve d’ouverture et de curiosité.
Savoir-faire ou savoir-être, ces compétences convergent vers le relationnel et le digital, les pierres angulaires du métier d’acheteur de demain. Forte d’une digitalisation réussie, la fonction achat se transformera en un acteur clé de la stratégie d’entreprise, qui utilise de nouvelles méthodes pour accompagner son entreprise dans sa croissance et sa transformation.
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