46 % des leaders achats déclarent envisager d’investir dans l’intelligence artificielle pour optimiser leurs processus[1]. Cependant, des réticences infondées viennent encore trop souvent perturber la réflexion autour de l’intérêt de l’intelligence artificielle appliquée au domaine achats.
En particulier, 5 idées reçues alimentent le rejet a priori de l’intelligence artificielle :
- Le remplacement des humains par des robots
- La brutale mise en cause des compétences achats actuelles
- L’explosion des besoins en temps et en budget
- L’insuffisante maturité des technologies disponibles
- Le saut technologique à accomplir
Idée reçue n°1 sur l’intelligence artificielle : les robots vont remplacer les humains
Ce qui est vrai, c’est qu’avec l’IA (Intelligence Artificielle), les organisations gagnent en capacité à analyser de grandes quantités de données et à en tirer des enseignements utiles. Ce qui est vrai également, c’est que l’IA permet d’améliorer la capacité d’anticipation.
En revanche, l’intelligence artificielle n’est d’aucun secours dans ce qui fait le cœur du métier d’acheteur :
- La possibilité de développer la coopération avec les fournisseurs en établissant une relation de confiance
- L’innovation produits, grâce à une analyse de la valeur partagée avec les fonctions opérationnelles de l’entreprise
L’intelligence artificielle est une technologie, qui permet aux hommes de se dégager de certaines opérations au profit de l’approfondissement des relations interpersonnelles.
Idée reçue n°2 sur l’intelligence artificielle : les compétences sont déclassées
L’intelligence artificielle, et le progrès en général, constituent un utile aiguillon pour remettre en cause certaines pratiques achats. Globalement, l’IA offre la possibilité d’accélérer et de fiabiliser les processus qui reposent sur du calcul. C’est très important, mais ce n’est pas une disruption de l’ensemble des processus achats.
On est donc loin de faire table rase de l’expérience et des compétences accumulées au sein des équipes. En revanche, l’IA est porteuse d’un réel progrès en faveur de l’apprentissage de nouveaux savoir-faire achats.
L’intelligence artificielle ajoute de nouvelles compétences mais ne rend aucunement obsolètes les expertises actuelles.
Idée reçue n°3 sur l’intelligence artificielle : le budget va exploser !
Il se dit parfois que l’usage de l’IA est tellement mobilisateur de temps et d’investissements que la consommation de ressources annihile les éventuels bénéfices induits par la technologie.
Or, en réalité, c’est tout le contraire ! L’intelligence artificielle fait en effet gagner du temps et de l’argent aux entreprises qui la mettent en œuvre :
- Elles prennent plus vite les bonnes décisions
- Elles s’épargnent un nombre incalculable d’heures de travail grâce à l’automatisation
- Elles dégagent du temps pour les tâches au ROI (Return On Investment) plus élevé
Les retours d’expérience des leaders achats sont formels : l’intelligence artificielle rend l’organisation plus agile !
Idée reçue n°4 sur l’intelligence artificielle : on n’est pas encore prêts
L’innovation est continue et l’intelligence artificielle n’a pas encore délivré tout son potentiel de transformation au sein de la fonction achat. Mais, à trop attendre, ne risque-t-on pas de laisser une longueur d’avance aux pionniers de l’IA, qui sera demain plus difficile à combler ?
L’IA fait aujourd’hui clairement partie de la boîte à outils digitale des achats. S’y intéresser, tester grandeur nature certaines applications d’IA est absolument nécessaire pour conserver sa capacité de contribution stratégique.
Idée reçue n°5 sur l’intelligence artificielle : les autres technologies sont bonnes à jeter
La transformation digitale des achats est une démarche cohérente. Et l’intelligence artificielle en fait partie, en prenant toute sa place mais juste sa place.
La force des solutions de e-procurement de dernière génération, c’est bien d’intégrer l’IA dans de nombreuses applications. Sans d’ailleurs parfois que les utilisateurs s’en rendent totalement compte.
Avec les logiciels comme avec les hommes, l’intelligence artificielle ajoute de l’efficacité. Elle ne remplace pas ce qui fonctionne bien déjà !
En conclusion, comme toutes les technologies, l’intelligence artificielle ne mérite ni d’être considérée comme une solution à tous les problèmes de la fonction achats, ni rejetée avant un véritable examen. L’intelligence artificielle est susceptible de trouver sa juste place au sein de toutes les équipes, au service des hommes et affectée à des tâches où sa valeur ajoutée est évidente.
Xavier Laurent, Directeur des Services à Valeur Ajoutée de Manutan France, a publié récemment un article qui élargit le débat à l’échelle de la numérisation dans son ensemble. Lisez Fonction achats : 5 clichés sur sa transformation digitale.
[1] Étude Hackett Group