Les directions achats sont d’ores et déjà sur la route de la transformation digitale et les Directeurs Achats semblent convaincus des bénéfices que cela peut apporter à leur entreprise. En croisant les informations de divers rapports, il semblerait que deux domaines d’application les intéressent particulièrement : l’Intelligence Artificielle avec l’analytique et l’automatisation des processus robotiques (Robotic Process Automation ou RPA) avec l’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée.
L’Intelligence Artificielle et l’analytique
L’Intelligence Artificielle suscite l’intérêt de la fonction achats par sa capacité à faciliter voire simuler la prise de décision humaine en analysant des quantités de données et en générant des hypothèses, avec un meilleur rapport coût/efficacité. Les Directeurs Achats voient en cette technologie une opportunité pour gagner en efficacité, prendre des décisions et arbitrer leur stratégie de façon plus rapide et pertinente.
D’après l’étude menée par Forrester[1], ils seraient d’ailleurs 13 % à avoir adopté l’Intelligence Artificielle en grande partie et 49 % de façon modérée. Cette tendance ne risque pas de s’arrêter puisque 55 % des chefs d’entreprise souhaitent continuer à investir dans l’Intelligence Artificielle pour les achats au cours des deux prochaines années.
L’analytique est l’une des applications de l’Intelligence Artificielle qui a d’ores et déjà convaincu les décideurs achats et est présentée comme la technologie qui aura le plus d’impact sur la fonction dans les deux années à venir selon le rapport de Deloitte[2].
Globalement, la fonction achats présage d’exploiter l’analyse de données pour optimiser sa performance et notamment :
- Optimiser ses coûts
- Améliorer l’efficacité de ses processus
- Réaliser des reportings
- Améliorer les opérations
La RPA pour automatiser les tâches
L’automatisation des processus robotiques (Robotic Process Automation ou RPA) est décrite par le cabinet Deloitte Consulting comme « [une solution pouvant] traiter n’importe quelles données d’entrée en exécutant, telle une macro, une série d’actions préprogrammées et en suivant des règles métiers prédéfinies. »
La fonction achats souhaite confier à cette technologie la réalisation des tâches répétitives ou à faible valeur ajoutée. Aujourd’hui, la mise en place est moins avancée que pour l’Intelligence Artificielle mais les volontés restent fortes selon l’étude réalisée par SAP Ariba et l’Université des Sciences Appliquées Würzburg-Schweinfurt[3] :
- Seulement 5 % des répondants disposent aujourd’hui de systèmes ou processus hautement automatisés
- Mais 63 % d’entre eux estiment que l’automatisation est un sujet important et l’ont d’ailleurs ajouté dans leur feuille de route
Toutefois le rapport édité par Deloitte, évoqué précédemment, nous permet de mettre ces chiffres en perspective selon les processus concernés : tandis que les paiements, demandes d’achats et commandes sont automatisés par près d’un quart des Directions Achats, il est vrai que d’autres processus, comme la gestion des fournisseurs et des risques fournisseurs, ne sont quasiment pas impactés par cette technologie aujourd’hui.
In fine, l’avenir de la fonction achats a de belles perspectives : tant l’analytique que l’automatisation permettront à terme, aux Directions Achats, de s’orienter vers des tâches à haute valeur ajoutée, à la prise de décision stratégique et le relationnel, que ce soit avec les clients internes comme avec les fournisseurs et partenaires.
[1] Forrester Consulting, (2018), Enabling Smarter Procurement - How Modern Software Can Help Address Chief Procurement Officers’ New Priorities
[2] Deloitte Consulting, (2018), Leadership: Driving innovation and delivering impact The Deloitte Global Chief Procurement Officer Survey 2018
[3] SAP Ariba et l’Université des Sciences Appliquées Würzburg-Schweinfurt, (2018), CPO Survey 2018 What’s the Next Big Thing in Procurement