L’économie circulaire dans les entreprises en deux exemples

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19 mars 2024
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Pour relever les grands enjeux environnementaux de notre siècle, de plus en plus d’entreprises initient leur transition écologique, en s’appuyant sur l’économie circulaire. Ce modèle vient promouvoir une économie respectueuse des limites planétaires, moins consommatrice en ressources, moins émettrice de gaz à effet de serre et moins productrice de déchets. Découvrez deux exemples d’entreprises qui ont adopté ces principes au cœur de leur business model.

 L’économie circulaire : définition

Les Nations Unies partagent une définition complète de l’économie circulaire : « L’économie circulaire est un système de production, d’échanges et de partage permettant le progrès social, la préservation du capital naturel et développement économique tel que défini par la commission de Brundtland. Son objectif ultime est de parvenir à découpler la croissance économique de l’épuisement des ressources naturelles par la création de produits, services, modèles d’affaire et politiques publiques, innovants prenant en compte l’ensemble des flux tout au long de la vie du produit ou service. Ce modèle repose sur une utilisation optimum des ressources et sur la création de boucles de valeur positives. Il met notamment l’accent sur de nouveaux modes de conception, production et consommation, le prolongement de la durée d’usage des produits, la réutilisation et le recyclage des composants. »

Si l’économie circulaire a longtemps été cantonnée au seul levier du recyclage et de la gestion des déchets, ce concept couvre bien d’autres domaines d’action, à savoir :

· L’approvisionnement durable des matières premières ;

· L’éco-conception des produits ;

· L’écologie industrielle ;

· L’économie de la fonctionnalité ;

· La consommation responsable ;

· L’allongement de la durée d’usage.

Aujourd’hui, nombreuses sont les entreprises qui s’engagent en faveur de l’économie circulaire, face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources. Certaines adoptent, dès leur création, un modèle circulaire, tandis que d’autres doivent passer d’un modèle linaire à circulaire, en opérant de profonds changements.

Qu’est-ce qu’un modèle d’affaires circulaire ?

Un business model définit la façon dont une entreprise crée, délivre et capture de la valeur. Celle-ci s’attache alors à mobiliser toutes ses ressources humaines, financières et/ou matérielles pour réaliser ce dessein.

Dans un modèle linéaire fondé sur le système triptyque productiviste « extraire — produire — jeter », la valeur se concentre généralement sur les intérêts économiques et financiers de l’entreprise. En revanche, un modèle circulaire prend en compte les aspects sociaux et

environnementaux, en complément des aspects économiques, pour créer de la valeur durable et régénératrice.

Dans cette dynamique, l’idée est d’intégrer tous les principes de l’économie circulaire au cœur de son organisation, à savoir :

· Optimiser ses ressources, en extrayant le moins de matières premières vierges ;

· Mutualiser en favorisant l’économie locale et la coopération entre acteurs ;

· Valoriser ses déchets en créant de nouveaux flux de revenus et/ou d’utilisation de ressources ;

· Régénérer les écosystèmes naturels et les communautés.

Économie circulaire : l’exemple d’une entreprise née circulaire

Certaines entreprises placent l’économie circulaire au cœur même de leur business model et ce dès leur création. C’est l’histoire de Winnow qui a décidé de mettre la technologie au service d’un enjeu environnemental et économique majeur : le gaspillage alimentaire.

L’entreprise londonienne est partie d’un constat simple : le gaspillage alimentaire coûte à l’industrie hôtelière plus de 100 milliards de dollars par an. Au cœur de cette problématique se trouvent les cuisines, qui peuvent gaspiller jusqu’à 20 % des aliments achetés, équivalant souvent à leurs bénéfices nets totaux.

Sa solution ? Une technologie, facile d’installation, qui collecte de la data et fournit des rapports détaillés aux cuisines concernant leur propre gaspillage alimentaire. Cette solution comprend une balance installée sous la poubelle de la cuisine, ainsi qu’une méthode (alimentée par l’intelligence artificielle ou manuelle) pour identifier le type d’aliment qui est jeté. Cela permet aux chefs d’analyser les déchets alimentaires et d’améliorer la prise de décision quant à la conception des menus ou bien la préparation des aliments par exemple. De son côté, Winnow se rémunère via des frais de service mensuels. Dès que le système est rodé, un client type peut espérer réduire en moyenne ses déchets de 40 à 70 %[1].

À ce jour, l’entreprise permet de sauver l’équivalent de 36 millions de repas de la poubelle, chaque année. Cela correspond à économiser 43 millions de dollars et éviter la production de 61 000 tonnes de CO21.

Économie circulaire : l’exemple d’une entreprise en pleine mutation

En parallèle, certaines entreprises implémentent une stratégie d’économie circulaire au cœur de leurs activités, dans le but de transformer leur modèle d’affaires. C’est le cas de Philips, entreprise mondiale de technologie médicale, qui s’engage dans la transition vers une économie circulaire.

Le vieillissement croissant de la population, couplé à la hausse continue des maladies chroniques, souligne l’importance de développer des modèles durables pour la prestation de soins. C’est en partant de ce constat que le géant néerlandais de la santé a décidé d’adopter une approche circulaire, au service d’un système de santé plus performant. À ce titre, Harald Tepper, responsable du programme d’économie circulaire chez Philips, souligne :

« Travailler pour des personnes en bonne santé et une planète en bonne santé sont les deux faces d’une même médaille. »

Sa transformation circulaire s’appuie notamment sur trois principaux leviers :

· Reprendre et revaloriser (remise à neuf ou recyclage) les équipements médicaux de ses clients ;

· Optimiser la conception des produits et des solutions afin d’accroître l’efficacité énergétique et de réduire les émissions, ainsi que les emballages ;

· Proposer de nouveaux modèles commerciaux axés sur les services, qui se fondent sur la durée, l’utilisation et les résultats.

En 2022, la part de produits, services et solutions circulaires représentait 18 % de son chiffre d’affaires. D’ici 2025, l’ambition est d’atteindre une part de 25 % de son chiffre d’affaires, de proposer la reprise de l’intégralité des équipements médicaux professionnels et de concevoir tous leurs nouveaux produits conformément à leurs exigences d’éco-conception2.

Le saviez-vous ?
Manutan veut également placer l’économie circulaire au cœur de son business model. Parmi les différentes actions mises en œuvre, le leader européen du e-commerce BtoB propose un service de collecte et de revalorisation du matériel électronique et du mobilier de bureau.
Ø Pour en savoir plus (ajouter le lien manutan.fr ou .nl)
Ces exemples nous rappellent que l’économie circulaire n’est pas seulement un concept théorique, mais bien une réalité économique. Que cela soit dès leur création ou en adaptant leur modèle, toute entreprise peut intégrer les principes circulaires et ainsi s’inscrire dans une dynamique de développement durable. C’est une formidable opportunité de se positionner comme acteur du changement au sein de son écosystème et de faire de la durabilité un moteur de succès économique.

[1] Ellen MacArthur Foundation, Reducing waste, increasing profits: Winnow, 2021

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