7 mesures à inscrire dans la feuille de route sur l’économie circulaire de votre service achats

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26 mars 2024
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À l’échelle des gouvernements, mais aussi des entreprises, une transition en faveur de l’économie circulaire apparaît désormais comme nécessaire pour faire face à la crise environnementale. Ce modèle économique offre une réponse aux grands défis actuels : épuisement des ressources lié à leur surconsommation, changement climatique et perte de la biodiversité. Mais aussi et surtout, l’économie circulaire réconcilie les enjeux environnementaux et économiques, au profit d’un avenir durable pour tous. Pour s’assurer d’avancer dans le bon sens, il est impératif de mettre en place une feuille de route dédiée à l’économie circulaire au sein des territoires comme des entreprises. 

Qu’est-ce qu’une feuille de route sur l’économie circulaire ? 

De nombreux pays à travers le monde, tels que la Finlande, le Chili ou la France, ont mis en place leur propre feuille de route en matière d’économie circulaire. C’est un outil stratégique pour initier un changement global et promouvoir des mesures pertinentes en faveur d’une transition vers l’économie circulaire. Que ce soit un État ou une organisation qui mette en place une telle feuille de route, le but reste de progresser rapidement vers ses objectifs en impliquant toutes les parties prenantes sur le long terme. 

La rédaction d’un tel document vise à mobiliser les acteurs d’un même écosystème afin de réaliser une analyse approfondie, construire une stratégie adaptée et définir des moyens pour la mettre en œuvre. C’est une approche pragmatique qui implique de réunir les points de vue de chacun, mais aussi de déterminer les différentes étapes requises pour atteindre les objectifs fixés. 

Dans ce document de référence, on retrouve généralement plusieurs parties : 

  • La stratégie et la vision globale ; 
  • Le calendrier et la méthodologie employée ; 
  • Les engagements phares, en phase avec les principes du développement durable ; 
  • Les mesures de l’économie circulaire auxquelles tout le monde s’engage ; 
  • Les actions et objectifs concrets pour chacune de ces mesures. 

Quelles mesures pour votre service achats ? 

Parmi les services et métiers qui jouent un rôle essentiel dans cette transition vers l’économie circulaire, le service achats est en première ligne. En effet, les acheteurs peuvent influer sur les trois domaines de l’économie circulaire : mieux produire, mieux consommer et mieux gérer les déchets. Voici 7 mesures phares qui peuvent être mises en place au sein des services achats. 

1. Développer l’écoconception des produits et des services 

De nombreux experts s’accordent à dire que 80 % de l’impact d’un bien ou d’un service sur l’environnement est déterminé dès sa conception. C’est pourquoi l’écoconception est considérée comme la clé de voute de l’économie circulaire. Cela requiert un travail d’analyse complet de l’empreinte environnementale d’un produit, et ce, tout au long de son cycle de vie.  

La fonction achats joue un rôle important dans ce processus, notamment pour comparer les différents matériaux, mais aussi les fournisseurs, les modalités de livraison, etc. C’est une étape essentielle pour contribuer à la réduction des déchets. 

2. Favoriser l’économie de la fonctionnalité  

L’économie de la fonctionnalité consiste à vendre l’usage d’un produit plutôt que sa propriété. Ce business model repose sur les bénéfices que le client peut tirer des produits et des services mis à disposition.  

Cela fonctionne pour du matériel, tel que des imprimantes ou un système d’éclairage, mais aussi pour les moyens de transport utilisés par les collaborateurs, par exemple. Il revient aux acheteurs de remettre en question leurs pratiques contractuelles pour entrer dans l’ère de la servicisation. 

3. Développer l’économie du partage 

Tout comme une entreprise peut louer un produit ou un équipement au lieu de l’acheter, elle peut également utiliser un produit détenu par une autre entreprise, dans le cas où il serait sous-exploité ou en surstock. Pour cela, les services achats doivent s’appuyer sur des plateformes digitales qui mettent les différents interlocuteurs en relation. Celles-ci peuvent être externes, mais aussi internes pour le compte d’un grand groupe.  

Dans le cas d’échanges de flux d’énergies, de matières premières, de services ou d’infrastructures sur un même territoire, on parle de symbiose industrielle ou d’écologie industrielle et territoriale. Les déchets des uns deviennent alors des ressources pour les autres au sein de l’écosystème local. 

4. Allonger la durée de vie des produits  

Les entreprises peuvent favoriser le réemploi, la réutilisation, la réparation ou le remanufacturing de leurs produits et de leurs matières. Les directions des achats jouent un rôle clé dans cette démarche, qu’elles choisissent d’internaliser ou d’externaliser ces processus.  

Elles s’emploient alors à développer le savoir-faire des équipes internes ou bien travaillent avec les prestataires adéquats. Dans le deuxième cas de figure, il s’agit de sourcer, d’accompagner et de suivre la performance des fournisseurs. 

5. Améliorer la gestion de la fin de vie des produits  

Il revient aux directions des achats d’identifier les bons partenaires pour assurer le tri, la collecte, le traitement et la valorisation des déchets. D’autant que tous les matériaux ne disposent pas toujours de filières matures de recyclage.  

Les acheteurs ont alors une mission complémentaire de veille marché. En effet, il leur faut détecter les innovations en matière de technologies ou de procédés de recyclage. 

6. Développer les emballages recyclables et/ou recyclés  

Les emballages influent sur la gestion des déchets et l’empreinte environnementale globale des produits. C’est pourquoi les directions des achats ont tout intérêt à revoir la composition de leurs emballages.  

Elles peuvent commencer par privilégier l’utilisation du carton, du verre ou encore du plastique PET (polyéthylène téréphtalate), moins nocifs pour l’environnement. Il est également possible de repenser la conception des emballages, en les rendant plus compacts et plus légers. 

7. Former les équipes achats 

La sensibilisation et la formation des équipes achats sont cruciales pour réussir la transition vers l’économie circulaire. En s’appuyant sur des formateurs professionnels et des experts, l’idée est d’organiser des sessions de formation sur les concepts clés de l’économie circulaire, les avantages économiques et environnementaux associés, ainsi que les pratiques d’achats responsables. 

Bien sûr, chaque feuille de route dédiée à l’économie circulaire est propre à une entreprise donnée. Cela reflète ses enjeux, ses priorités et ses perspectives en la matière. Dès lors, il revient aux directions des achats d’identifier et de prioriser les mesures qui font sens pour leur entreprise dans le but de contribuer à la transition écologique et de favoriser le développement de l’économie circulaire.  

C’est grâce à ces pratiques d’achats responsables qu’elles pourront limiter efficacement leur impact sur l’environnement (tout particulièrement à travers la réduction des émissions de gaz à effet de serre indirectes, connues sous le terme de scope 3), mais aussi réaliser des économies et s’aligner avec les réglementations actuelles et à venir.

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Achat responsable : quelle politique mener en entreprise ?