L’économie circulaire, un levier clé pour réduire l’empreinte environnementale des entreprises

économie circulaire
2 août 2022
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Le dérèglement climatique est une réalité incontestable. Pour endiguer ce phénomène, nous devons tous agir et décarboner rapidement nos modes de vie, que ce soit à titre individuel ou au sein même des entreprises. D'après une étude du cabinet Mazars, près de la moitié des entreprises françaises ont mis en place des actions « bas carbone » mais seules 16 % d’entre elles ont une feuille de route vers la neutralité carbone. Ce changement de cap devient une question de survie stratégique pour les entreprises qui doivent réduire l’impact carbone de leurs activités tout en restant compétitives.

Une prise de conscience qui s’accélère

Aujourd’hui, il y a une vraie prise de conscience concernant l'impasse de notre modèle de développement et des risques associés. Même si les citoyens s’investissent de plus en plus pour réduire un maximum leur impact sur l’environnement à titre individuel, pour les entreprises, ce n’est pas si simple. Parce qu’elles sont au cœur du réacteur des émissions de gaz à effet de serre, elles doivent mener une vraie réflexion pour intégrer la transition bas carbone au sein même de leur stratégie.

Face à l’urgence écologique et aux nouveaux enjeux sociétaux, la quantité des engagements pris par les entreprises continue de croître, ce qui est positif et encourageant. Elles se mobilisent ensemble pour résoudre la dissonance entre urgence écologique et priorités économiques. De nombreux échanges fleurissent sous forme de clubs, de réseaux, sans oublier les formations pour expliquer le lien entre activité économique et dérèglement climatique.

D’après Alexandre Florentin, fondateur de Carbone4 Academy au sein du cabinet de conseil spécialisé sur la stratégie bas-carbone et l’adaptation au changement climatique, on vit une formidable accélération. Au sein de son Cabinet Carbone 4, ce dernier a créé une académie en réponse à une explosion de demandes de formation. Il s’agit de mieux comprendre et d’identifier les leviers de réduction, de gérer les facteurs d’émission et les incertitudes en tenant compte des spécificités de chaque activité. Ensemble et conscients de la force de frappe qu’ils représentent en embarquant leur écosystème, les participants ressentent l’élan de construire un futur plus durable.

Mais il faut rester lucide. Malgré une prise de conscience bien réelle et un désir de mieux comprendre les enjeux, les émissions de gaz à effet de serre des entreprises en France, à l’échelle européenne ou mondiale continuent d'augmenter significativement.

Et si on parlait plutôt de risques et d’opportunités liés au climat...

Au sein des entreprises, la question n’est plus de savoir s’il faut mener la transition climat, mais comment cela peut être fait sans menacer leur compétitivité à court et moyen terme. Pourtant, les entreprises font face à un dilemme : augmenter leur chiffre d’affaires par l’accroissement des volumes d’un côté et réduire les émissions de l’autre. Et ce, alors même que cette transition est aussi la condition de cette compétitivité à long terme.

Dans cette configuration, il est préférable de parler de risques et d’opportunités. Les crises multiples (écologique, sanitaire ou encore géopolitique) nous rappellent à quel point l’avenir peut être incertain. C’est pourtant dans ce contexte que les acteurs économiques doivent prendre des décisions structurantes pour leur modèle d’affaire.

Tout l’enjeu est de transformer un risque en une opportunité, en optant pour des sources d’énergie durable, ou encore en référençant d’autres matières ou marchandises éco-responsables. D’autant qu’avec les nouvelles industries (voitures électriques, santé du futur, panneaux solaires, éoliennes...) qui initient la transition écologique, ces opportunités vont être décuplées.

L’économie circulaire : un formidable potentiel à exploiter

La solution peut venir de l’économie circulaire qui, si elle est mise au cœur même de la stratégie d’entreprise, permet d’optimiser les ressources et de transformer les stratégies d’approvisionnement, avec des bénéfices économiques sur le long terme.

En effet, les nouveaux modèles de production et de consommation liés à l’économie circulaire représentent un moyen efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en créant de la valeur. Il existe différents leviers : approvisionnement durable, écoconception, consommation responsable, allongement de la durée d’usage, amélioration de la prévention et de la gestion des déchets, etc. Certaines entreprises ont pris ce virage telles que Télecoop, le premier opérateur télécom coopératif engagé, Circouleur, qui collecte, revalorise et transforme les peintures usagées, ou encore UpCycle, le composteur électromécanique pour les restaurants...

Tous les départements de l’entreprise sont également sensibilisés et impliqués, dont la fonction achat qui est directement connectée avec les fournisseurs. Celle-ci doit systématiser une réflexion en amont sur le besoin, pour optimiser l'utilisation des ressources. Il est alors possible de s'orienter vers des produits dont l'intensité carbone est réduite comme les produits fabriqués à partir de matière recyclée, les produits reconditionnés ou les produits de seconde main, mais aussi des services à valeur ajoutée telle que la réparation, la location de matériel ou encore la reprise et la revalorisation des produits par exemple.

Bien entendu, l’économie circulaire s’inscrit dans une démarche globale. Ces nouveaux modèles de production et de consommation comprennent également une dimension locale, inclusive et solidaire. Ainsi, les directions achats qui font le choix de l’économie circulaire contribuent plus largement à la stratégie de Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE).

Aujourd’hui, les entreprises doivent prendre à bras le corps le défi climatique en alignant leurs activités sur les objectifs internationaux fixés dans le cadre de l’Accord de Paris. Ce qui les attend : anticiper les problématiques, les contraintes réglementaires, les contraintes physiques de la planète pour remettre en question des modèles économiques pérennes et rester compétitives.