L’économie circulaire désigne un mode de production et de consommation durable qui tend à réduire le gaspillage des ressources ainsi que la production de déchets. Cette définition simple de l’économie circulaire vient en opposition à l’économie linéaire, qui n’est autre que le système actuel fondé sur le « tout jetable ». Pour pleinement s’approprier un tel modèle, qui réconcilie enjeu économique et écologique, il faut en saisir toutes les composantes. Voici les sept grands piliers qui composent l’économie circulaire.
1. L’approvisionnement durable
Tout d’abord, l’économie circulaire s’applique à la source, dès l’extraction et l’exploitation des ressources. L’approvisionnement durable vise une exploitation efficace et responsable des ressources, qui limite les rebuts et les impacts environnementaux.
C’est tout particulièrement clé en ce qui concerne les exploitations agricole, forestière ou minière, qui ont un impact délétère sur la planète (réduction de la biodiversité, pollution, dégradation des sols…) et sur les humains (violence, conflits territoriaux…). Il convient, par exemple, de remettre les sites en état après exploitation, de ménager les ressources renouvelables en prenant en considération leur capacité de renouvellement, etc.
2. L’éco-conception
L’économie circulaire implique ensuite de prendre en compte les impacts environnementaux à chaque étape du cycle de vie des produits, des services ou même des procédés, et ce, dès les premiers stades de la conception.
Cette notion d’éco-conception se traduit à travers plusieurs critères :
- La durabilité ;
- La réparabilité ;
- L’efficacité énergétique ;
- La teneur en matériaux recyclés ;
- Le rejet de l’obsolescence programmée ;
- L’information des consommateurs ;
- Etc.
L’idée est de trouver un juste équilibre entre les considérations environnementales et sociales, tout en préservant les aspects économiques et techniques.
3. L’écologie industrielle et territoriale
L’économie circulaire prône l’optimisation des ressources sur les territoires. C’est pourquoi ce troisième levier porte sur l’écologie industrielle et territoriale, aussi appelée symbiose industrielle. Cela consiste à échanger des flux et/ou à mutualiser ses besoins avec d’autres acteurs économiques voisins. Si les ressources naturelles (énergie, eau, matières premières…) viennent naturellement à l’esprit, cela comprend aussi la gestion des déchets, des équipements et même du savoir-faire. Cette démarche s’inspire des écosystèmes naturels, dont le fonctionnement tend à préserver l’intégrité, le comportement et la structure d’un système plus vaste.
Au Danemark, dans la ville portuaire de Kalundborg, se trouve l’un des plus beaux exemples d’écologie industrielle. C’est ici que de grands groupes industriels (raffinerie, biochimie, plâtre…) ont réussi à optimiser les ressources disponibles pour faire des déchets des uns des ressources pour les autres. Ainsi, la vapeur produite par la centrale électrique bénéficie à la raffinerie de pétrole, qui lui renvoie ses eaux usées pour servir à son refroidissement. Ces eaux, une fois devenues tièdes, servent à une ferme piscicole. Tous les flux sont interconnectés pour une parfaite symbiose industrielle.
4. L’économie de la fonctionnalité
Ce pilier de l’économie circulaire consiste à privilégier l’usage à la possession. Plus concrètement, l’économie de la fonctionnalité, aussi appelée économie de l’usage, implique de vendre (ou d’acheter) des services plutôt que des produits dans l’optique de prolonger la durée de vie des équipements.
Le parfait exemple d’entreprise qui incarne ce levier de l’économie circulaire est Michelin. Depuis plusieurs années, le leader mondial du pneumatique propose un service de location et d’entretien de pneus, sur la base d’un tarif au kilomètre parcouru. C’est une démarche gagnant-gagnant : les clients réalisent des économies tandis que le fournisseur double la durée de vie de ses pneus.
5. La consommation responsable
L’économie circulaire induit une autre façon de consommer. L’acheteur ou le consommateur doit également choisir les produits et/ou les services qu’il souhaite acquérir en prenant en considération les impacts environnementaux et sociaux à chaque étape du cycle de vie.
Plus concrètement, il convient de privilégier :
- Une offre de produits issus de matières recyclées ;
- D’occasion ;
- Réparables ou encore rechargeables ;
- Une formule concentrée ;
- Un matériau issu de forêts gérées durablement ;
- Etc.
Le champ des possibles est extrêmement large. Vous l’avez compris, la clé de ce pilier de l’économie circulaire réside dans la communication d’informations et le partage de preuves avérées de la démarche de développement durable (écolabels, labels, étiquettes réglementaires, tests par des tiers, etc.).
6. L’allongement de la durée d’usage
L’économie circulaire implique aussi pour le consommateur d’allonger autant que possible la durée de vie des produits. Il existe plusieurs options : le réemploi, la réparation ou encore la réutilisation.
Le réemploi
L’idée est de réutiliser des substances, des matières ou encore des produits (qui ne sont pas encore devenus des déchets) avec la même finalité que celle pour laquelle ils ont été conçus. Il s’agit d’objets d’occasion ou de produits reconditionnés.
La réparation
Cela vise, tout simplement, à remettre un bien défectueux ou cassé en état de fonctionnement pour l’usage auquel il est initialement destiné.
La réutilisation
Le principe est d’utiliser de nouveau des substances, des matières ou encore des produits qui sont, entre temps, devenus des déchets.
7. Le recyclage
L’un des principes clés de l’économie circulaire est de mieux gérer les déchets. Après avoir privilégié la prévention et la réutilisation des déchets arrive l’étape du recyclage. Selon l’Union européenne, le recyclage désigne « toute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage. »
L’un des grands enjeux du recyclage réside au niveau du tri des déchets. C’est à cette condition qu’il est possible de massifier les différentes typologies de déchets et, ainsi, donner vie à des filières de recyclage probantes.
De l’approvisionnement durable au recyclage des déchets, l’économie circulaire se présente donc sous de multiples facettes. Il appartient désormais aux entreprises de s’approprier pleinement ces différents piliers pour les intégrer au cœur de leur modèle d’affaires et se mettre en ordre de marche pour la transition écologique. En passant de l’économie linéaire à l’économie circulaire, le but ultime est de réconcilier écologie et économie afin de construire un avenir durable.