Qu'est-ce qu'un achat responsable et quels sont les bénéfices pour l’entreprise ?

Achats responsables définition
Mis à jour le 13 septembre 2022
Partagez :
{{totalComments}} commentaires

Dans un contexte de transition écologique et d’économie des ressources (l’énergie, par exemple), le terme « achats responsables » est de plus en plus utilisé. Mais de quoi s’agit-il ? Cette expression désigne les achats qui tiennent compte des critères économiques fondamentaux (prix, qualité, délais…), mais qui s’inscrivent également dans une démarche de développement durable et de responsabilité sociétale. Dans ce dossier, vous trouverez toutes les réponses à vos questions sur les achats responsables : leur définition, l’état des lieux actuel, leur effet sur la relation avec les fournisseurs et leurs bénéfices.

Achats responsables : définition

Les achats répondent toujours à des critères fondamentaux tels que le prix, la qualité, les délais de livraison, le niveau de service… Les achats que l’on qualifie de « responsables » répondent à ces mêmes critères, mais en intègrent également de nouveaux, relatifs au développement durable et à la responsabilité sociétale, dans une logique de cycle de vie et de coût global.

En d’autres termes, une démarche d’achats responsables revient, pour les acheteurs, à concilier trois enjeux essentiels :

  1. L’environnement : un raisonnement écologique, la performance énergétique, la réduction des déchets, la durée de vie des produits, la préservation des ressources…
  2. L’éthique et la société : le respect des Droits de l’Homme, les conditions de travail, l’insertion, la diversité…
  3. L’économie : les coûts, la qualité des produits, les délais de livraison…

Faisant directement écho à la notion de développement durable[1] définie par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations Unies, la plateforme numérique mondiale d’évaluation et de mutualisation des performances RSE EcoVadis définit les achats responsables comme « l’adoption et l’intégration de principes de développement durable dans les processus et les décisions d’achats, tout en veillant à ce qu’ils répondent aux exigences de l’entreprise et de ses parties prenantes. Cela couvre à la fois le développement durable des produits et des matériaux, ainsi que la responsabilité des pratiques des fournisseurs. »

L’état des lieux des achats responsables

D’après les données recueillies dans le cadre d’un rapport de GEP, société spécialisée dans le conseil, l’externalisation et la technologie pour les achats et la supply chain, les directeurs achats estiment qu’améliorer la durabilité figure parmi leurs trois principaux objectifs pour l’année à venir[2].

Boosté par le renforcement des exigences réglementaires, cet intérêt grandissant des entreprises pour le développement durable s’observe au sein même des opérations quotidiennes des achats. En effet, 55 % des répondants à cette même enquête affirment que leurs indicateurs clés de performance (KPI) sont liés à la stratégie RSE de leur entreprise2. Il peut s’agir, par exemple, du délai moyen du paiement des fournisseurs, du pourcentage de fournisseurs ayant fait l’objet d’un audit RSE ou encore du pourcentage d’achats pour lesquels des critères environnementaux, sociaux et/ou sociétaux sont exigés.

Cette démarche fait désormais partie intégrante des processus achats jusqu’à l’évaluation des fournisseurs. Parmi les acheteurs interrogés dans le cadre du dernier baromètre des achats responsables publié par EcoVadis, 69 % affirment tenir compte des performances sociales et environnementales des fournisseurs au moment de choisir leurs partenaires (+18 points par rapport à 2019)[3]. De plus, 51 % des entreprises se sont désormais dotées d’une politique d’achats responsables (+ 13 points par rapport à 2019).

Depuis quelques années, une attention particulière est portée au volet social et à l’éthique des affaires. Cet engagement se matérialise notamment à travers la mise en œuvre d’un code de conduite pour les fournisseurs, de clauses contractuelles spécifiques ou encore d’une politique globale d’achats responsables. À ce titre, 74 % des entreprises ont mis en place un code de conduite fournisseurs (+10 points par rapport à 2019)3.

Une relation acheteurs-fournisseurs responsable

Les services achats ne sont pas seuls dans leur démarche responsable. C’est tout un ensemble de bonnes pratiques et de bons partenaires qui viennent renforcer leurs actions. Un achat responsable touche tous les intervenants. Ainsi, les fournisseurs et leur impact environnemental, social et sociétal jouent un rôle au même titre que l’entreprise et l’acheteur final.

Prenons l’exemple de la répartition des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre d’un bilan carbone. Aujourd’hui, le scope 3, qui comprend toutes les émissions produites par les différentes parties prenantes (fournisseurs, partenaires, clients…), représente en moyenne 80 à 90 % des émissions totales issues des activités d’une entreprise[4]. Cela signifie qu’une entreprise aura beau réduire ses propres émissions carbone, cela ne pourra pas avoir un impact significatif sans l’implication de toute la chaîne de valeur.

 

Pour ce faire, la relation entre les acheteurs et les fournisseurs se doit d’être continuellement améliorée. C’est en travaillant main dans la main et en se remettant mutuellement en question que chacun peut entraîner son partenaire vers des comportements et des décisions plus responsables pour une offre optimisée, source de nouvelles opportunités. D’autant qu’une telle démarche aura également un impact positif sur les relations entre les différentes parties. D’après une étude publiée par Forrester, 72 % des entreprises estiment avoir amélioré leurs relations fournisseurs grâce à leurs initiatives en matière de RSE[5]. Et c’est loin d’être l’unique avantage d’une démarche d’achats responsables…

Les bénéfices des achats responsables

Quantifier les retours sur investissement d’une démarche d’achats responsables n’est pas une tâche aisée. Cependant, il est possible d’en identifier les principaux bénéfices :

  • Mieux maîtriser les risques ;
  • Réduire les coûts ;
  • Favoriser l’innovation et la différenciation ;
  • Accroître le chiffre d’affaires ;
  • Améliorer les indicateurs achats ;
  • Améliorer l’acquisition et la rétention des talents.

Aujourd’hui, de nombreuses entreprises considèrent que mettre en œuvre une politique d’achats responsables est une priorité. Face aux attentes de l’ensemble des parties prenantes et à un contexte réglementaire de plus en plus exigeant, s’engager dans une démarche d’achats responsables devient une évidence pour les entreprises, tant du côté des directions achats que des fournisseurs.

Les actions à mettre en place pour acheter de façon responsable

Pour concrétiser leurs engagements, les entreprises mettent en place des politiques RSE conformes aux critères établis. Elles s’impliquent aussi bien en interne en sensibilisant leurs collaborateurs qu’en externe avec les fournisseurs et autres partenaires. C’est un effort de tous qui crée un cercle vertueux.

Voici quelques bonnes pratiques pour acheter de façon responsable :

  • Définir les critères RSE de l’entreprise ;
  • Anticiper les besoins d’achat ;
  • Privilégier les produits durables et de qualité ;
  • Choisir ses partenaires suivant la politique RSE définie ;
  • S’informer sur ses fournisseurs et entretenir une relation de confiance avec eux ;
  • Intégrer une logique de cycle de vie et de coût global dans son processus d’achat ;
  • Être attentif aux labels des produits ;
  • Former les équipes achats ;
  • Sensibiliser les autres équipes.

L’entreprise a tout à y gagner et peut tout à fait concilier achats responsables, RSE et compliance.


[1] « Un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes, sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »

[3] EcoVadis, Sustainable Procurement Barometer 2021

[5] Forrester, Seize the CSR Opportunity, 2021