Que ce soit à travers une auto-évaluation ou un diagnostic extérieur, évaluer la maturité de sa fonction achat est une étape essentielle pour progresser. Avec une telle cartographie, les organisations achats peuvent alors identifier leurs axes d’amélioration et construire une feuille de route pour optimiser leurs performances. Santé-achat interroge les décideurs achats du secteur sanitaire et médico-social sur leur niveau de maturité et leurs bonnes pratiques pour l’évaluer.
Avoir une cartographie de sa maturité achat
Avoir une photo à l’instant T de la maturité de sa fonction achat passe par la conduite d’entretiens avec différentes parties prenantes (équipe achat, direction générale, commission médicale d’établissement, etc.). Cela permet d’évaluer le positionnement de la fonction achat au sein de son entreprise ainsi que son niveau d’expertise. Il existe différents niveaux de maturité que l’on peut résumer en cinq catégories : émergente, en développement, optimisée, mature et confirmée.
Dans un second temps, il convient de tirer des enseignements de cette cartographie : besoin de renforcer le reporting ou l’encadrement intermédiaire, de rééquilibrer les charges de travail, de développer certaines compétences, etc.
Enfin, cet exercice doit être réalisé à intervalles réguliers afin de suivre les avancées de sa fonction achat. « Les organisations les plus performantes sont celles qui se réinterrogent sans cesse. La crise du Covid l’a encore démontré » nous rappelle Florence Marquès, directrice des achats du CHU de Montpellier.
L’auto-évaluation ou le regard extérieur ?
Deux techniques sont à disposition des décideurs achats pour évaluer la maturité de leurs services :
- L’autodiagnostic est une démarche collective qui permet de construire une matrice à partir d’un questionnaire et d’entretiens. Cependant, l’impartialité et l’objectivité de cette méthode, parce qu’elle est réalisée en interne, peut être questionnée.
- Le diagnostic extérieur consiste à confier cette tâche à un intervenant externe. Jean-Vincent Tuffigo, consultant au Resah, précise : « Les évaluations se focalisent sur certains enjeux et cochent les cases : existe-t-il une organisation, une politique, des outils… Mais cela ne revient pas forcément à mesurer la performance des achats réalisés ».
En parallèle d’une telle cartographie, il est également intéressant de se comparer à ses pairs à travers un benchmark, que ce soit en terme de pratiques ou de performance. A titre d’exemple, l’ObsAR est une source formidable d’informations en matière d’achats responsables ! Mais il ne faut pas oublier que chaque entreprise et chaque service achat ont leurs propres spécificités.
Finalement, évaluer sa maturité achat est une pratique encore assez récente dans le secteur public, comparé au privé, qui devrait se développer dans les années à venir.