La crise sanitaire a révélé le rôle stratégique de la fonction achat, tout en éveillant les consciences autour de la Responsabilité Sociétale des Entreprises. Jusqu’alors focalisés sur la réduction de l’empreinte carbone des opérations internes, les leviers d’actions se diversifient sur toute la chaîne de valeur incluant le cycle de vie des produits et services achetés par les entreprises. Dès lors, l’enjeu de la fonction achat est de tirer parti de sa politique d’achats responsables afin de créer de la valeur pour son entreprise en limitant ses risques, en réduisant ses coûts et en augmentant son chiffre d’affaires.
ROI n°1 : atténuer les risques
Le premier retour sur investissement cité par les entreprises engagées dans une démarche d’achats responsables est la diminution des risques. A ce titre, le Business Continuity Institute rapporte que 52 % des entreprises rencontraient déjà des perturbations de leur chaîne d’approvisionnement avant la pandémie. Les principales causes étant l’interruption imprévue des systèmes informatiques, les mauvaises conditions météorologiques, les cyber-attaques et les fuites de données, la pénurie de main d’œuvre ou encore les perturbations logistique et de transport. Bien entendu, ces incidents ont été démultipliés avec la crise sanitaire, notamment avec les retards dans le transport transfrontalier.
Dans cette configuration, les entreprises qui avaient déjà cartographié leurs risques et/ou qui étaient équipées de systèmes de suivi de leurs fournisseurs (deux éléments que l’on retrouve dans les programmes d’achats responsables) ont été en mesure d’identifier plus facilement les marchandises venant des zones géographiques les plus touchées, et ainsi de trouver rapidement des sources alternatives pour leurs achats critiques.
ROI n°2 : réduire les coûts
Le deuxième retour sur investissement cité par les entreprises est la réduction des coûts. C’est d’ailleurs aussi souvent la première raison qui pousse ces dernières à s’engager dans un programme d’achats responsables.
Aujourd’hui, les études confirment qu’il est possible de concilier la Responsabilité Sociétale des Entreprises avec la performance économique. Selon le World Economic Forum, les entreprises qui adoptent un certain type de mesures responsables tout au long de leur chaîne d’approvisionnement (de la conception des produits à la gestion de leur fin de vie) peuvent réduire jusqu’à 16 % les coûts globaux au sein de leur supply chain[1].
Les exemples les plus marquants restent ceux où les économies financières sont corrélées aux économies d’énergies et de ressources. A ce titre, citons l’exemple de PepsiCo qui avait réussi à économiser près de 80 millions de dollars sur cinq ans, en diminuant de 26 % le volume d’eau utilisé dans le cadre de ses opérations !
ROI n°3 : augmenter son chiffre d’affaires
Enfin, le troisième retour sur investissement cité par les entreprises engagées dans une démarche d’achats responsables est la croissance de leur chiffre d’affaires. En effet, il s’agit avant tout de répondre aux demandes du marché. Aujourd’hui, près de 90 % des consommateurs européens souhaitent que les marques s’engagent fermement en faveur du développement durable[2] tandis que 92 % des distributeurs prévoient une croissance des ventes de produits durables, sur les cinq prochaines années[3]. Sans aucun doute, la tendance est tangible.
A titre d’exemple, Unilever indique que ses marques durables enregistrent une croissance 69 % plus rapide que le reste de ses activités et que ces dernières sont à l’origine de 75 % de la croissance de l’entreprise. C’est un fait, les achats responsables représentent désormais un levier de différenciation et de compétitivité.
Bien entendu, les retours sur investissement ne s’arrêtent pas là. On peut également citer l’innovation, l’amélioration des indicateurs achats ou encore le recrutement et la fidélisation des talents. Quoi qu’il en soit, rappelons que plus une organisation est mature en matière d’achats responsables, plus le retour sur investissement sera probant.
Source : EcoVadis, Achats responsables et retours sur investissement, 2020
[1] World Economic Forum, Beyond Supply Chains - Empowering Responsible Value Chains, 2015
[2] Groupe Oney/OpinionWay, La consommation raisonnée en Europe, 2020
[3] Centre de commerce international (2019). MarcheÌ de l’union europeÌenne pour des produits durables Opinions des distributeurs de cinq pays de l‘UE concernant leurs politiques d‘approvisionnement et la demande des consommateurs pour des produits durables. ITC, GeneÌve.