Renforcez votre stratégie face aux crises avec la résilience opérationnelle

24 avril 2025

Dans un monde de plus en plus imprévisible, les crises s’enchaînent : instabilités géopolitiques, cyberattaques, catastrophes naturelles, urgences de santé publique comme la pandémie de Covid-19… Autant d’événements qui peuvent déstabiliser les entreprises, de toutes tailles et tous secteurs d’activité. Dès lors, il est impératif d’assurer la continuité des activités, la protection de ses collaborateurs et la livraison des produits et/ou services aux clients. C’est tout l’enjeu du principe de résilience opérationnelle. Et dans ce domaine, les directions achats ont un rôle majeur à jouer.

Qu’est-ce que la résilience opérationnelle ?

La résilience opérationnelle désigne la capacité de toute entreprise à continuer à fonctionner en cas d’événements majeurs ou lourds de conséquences. Pour cela, l’entreprise doit s’y préparer et intégrer ces éventualités à son mode de fonctionnement, à tous les niveaux.

Tout l’enjeu de la résilience opérationnelle consiste, pour une entreprise, à gérer rapidement trois phases clés :

  • Réagir face à une situation de crise ;
  • Se remettre de ses conséquences ;
  • Capitaliser sur ses enseignements.

Bien sûr, il n’existe pas d’approche « standard » pour faire face à ces événements indésirables. Cela repose davantage sur des approches agiles, évolutives et intégrées.

La résilience opérationnelle s’appuie notamment sur un solide plan de gestion de crise, comme c’est le cas chez Manutan. C’est un document de référence qui détaille comment l’entreprise prévoit de réagir et de récupérer face à une crise. Cela comprend notamment le fonctionnement de la cellule de gestion de crise, le processus d’alerte et d’activation, etc.

Toutefois, la stratégie de résilience va bien au-delà d’un plan de gestion de crise ou de continuité d’activité, car elle garantit la pérennité sur le long terme. Comme le souligne le Général François Vernoux, dans son dernier ouvrage : « Afin d’acquérir une résilience opérationnelle, votre gestion de crise doit pouvoir se substituer sans discontinuité à une maîtrise des risques défaillante. Prévoir pour réduire l’imprévu et se préparer à l’imprévisible pour rester pérenne. » Les experts du cabinet de conseil McKinsey & Company ajoutent en ce sens : « La résilience ne se limite pas à la capacité de se rétablir rapidement. Dans le monde des affaires, la résilience consiste à faire face à l’adversité et aux chocs, et à s’adapter en permanence pour croître. Les organisations véritablement résilientes ne se contentent pas de mieux rebondir ; en fait, elles prospèrent dans des environnements hostiles. »

D’ailleurs, identifier les risques, les comprendre et les gérer, ouvrent même de nouvelles opportunités. C’est l’occasion pour les entreprises de gagner de nouvelles parts de marché, de renforcer la confiance avec leurs parties prenantes, de réaliser des acquisitions stratégiques, de tester de nouveaux produits et/ou services…

Enfin, certains secteurs d’activité sont soumis à des réglementations en la matière. C’est le cas des services financiers avec le règlement européen DORA (Digital Operational Resilience Act) dont le but est de renforcer la résilience opérationnelle numérique du secteur, notamment face aux risques cyber.

Les priorités des décideurs
Dans la dernière enquête menée par Deloitte[1], les dirigeants d’entreprise à l’échelle mondiale ont classé les principales vulnérabilités et lacunes en matière de résilience :
  1. La chaîne d’approvisionnement
  2. L’environnement
  3. La cybersécurité et les technologies
  4. Les talents
  5. Les réglementations
  6. L’inflation
  7. L’infrastructure opérationnelle
  8. La gestion financière

Le rôle des achats dans la résilience opérationnelle

Parce qu’elles sont au cœur de l’écosystème, les directions achats ont un rôle majeur à jouer en faveur de la résilience opérationnelle de l’entreprise et, tout particulièrement, de la résilience de la supply chain. Pour cela, elles ont une multitude de leviers, allant de la gestion des risques jusqu’à la transformation numérique.

Gestion des risques

Les chaînes d’approvisionnement sont de plus en plus complexes et étendues. C’est pourquoi il est impératif que les achats aient une bonne compréhension et une visibilité totale de toutes les étapes — et de tous les acteurs — de la chaîne d’approvisionnement afin d’atténuer les risques et le potentiel de perturbation inhérents à des réseaux aussi diversifiés.

Dans cette configuration, il est intéressant d’intégrer les fournisseurs allant au-delà du rang 1. Cela implique d’exploiter les données et les analyses pour comprendre les impacts potentiels sur son entreprise et les transformer en moyens d’alertes. Grâce à l’intelligence artificielle (IA), il est désormais possible de prédire les perturbations, d’optimiser les processus et de prendre des décisions éclairées en temps réel.

Pilotage des dépenses

La gestion des dépenses joue également un rôle clé dans l’atténuation des risques. En effet, cela aide à maintenir les flux de trésorerie dans les périodes de perturbation et à faciliter la reprise des activités.

Pour obtenir une visibilité complète des dépenses, les outils digitaux sont clés. On pense notamment aux solutions Procure-to-Pay, mais aussi aux technologies avancées d’analyse des dépenses, intégrées aux systèmes d’information des entreprises. Un autre point à ne pas négliger est la maîtrise des achats sauvages, qui ont tendance à passer sous les radars des directions achats.

Optimisation des économies

La fonction achats a toujours eu comme mission historique de réduire les coûts. Selon les différentes stratégies d’entreprise, elle a parfois été reléguée au second plan. Mais en temps de crise, il n’est pas rare de voir les objectifs d’économies revenir sur le devant de la scène.

En effet, cela a un impact positif sur la trésorerie des entreprises pour maintenir leurs activités. Pour y parvenir, les achats ont plusieurs cordes à leur arc :

  • Optimiser leurs stratégies de sourcing ;
  • Tirer parti de relations stratégiques avec leurs partenaires ;
  • Mieux suivre les performances fournisseurs…

Gestion des relations fournisseurs

En période de crise, les relations qu’une entreprise entretient avec ses fournisseurs jouent un rôle déterminant. Construire un solide réseau de fournisseurs de confiance, fondé sur la transparence, la communication et la performance, constitue un avantage indéniable pour la résilience opérationnelle.

Cela implique d’avoir une connaissance fine de son portefeuille fournisseurs pour renforcer la gestion des risques, mais aussi la collaboration avec ses partenaires stratégiques. Dans cette dynamique, les équipes achats ont tout intérêt à devenir le client « préféré » de leurs fournisseurs.

Déploiement de la digitalisation

Aujourd’hui, les entreprises qui sont équipées d’outils digitaux (solutions d’e-procurement ou de Procure-to-Pay) ont un net avantage pour maintenir leurs flux d’activité en cas de perturbations. C’est tout particulièrement vrai lorsque cela implique également du travail à distance.

C’est pourquoi il est capital de digitaliser et, autant que possible, d’automatiser, les processus d’achats pour accélérer les cycles et maximiser l’autonomie. Il convient également de miser sur des technologies qui s’intègrent à l’ensemble des fonctions de l’entreprise (achats, mais aussi finances, ventes, juridique…) pour favoriser la communication, la collaboration et le partage des données.

Dans le contexte économique et sociopolitique actuel, la résilience opérationnelle n’est plus une option. En adoptant cette démarche, les entreprises sont en mesure de surmonter les crises et d’en sortir renforcées. Cela leur permet de réduire significativement les risques, d’assurer la continuité des opérations en cas de perturbation, mais aussi et surtout d’obtenir un avantage concurrentiel durable. C’est ainsi que l’on transforme chaque crise en opportunité de croissance et d’innovation.

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