Politique RSE : pourquoi doit-elle être data-driven ?

RSE data
27 septembre 2022
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La crise environnementale, combinée aux exigences croissantes des réglementations et des parties prenantes, conduit les organisations, privées comme publiques, à accélérer leur transition écologique. Au cœur d’une telle démarche se trouve la stratégie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) qu’il convient impérativement de piloter avec de la data. C’est ainsi que les organisations pourront évaluer leur maturité en matière de RSE, prendre les bonnes décisions et partager leurs résultats aux parties prenantes.

La data, pilier fondamental de la politique RSE

« Le monde va devenir plus volatile au cours des prochaines années et décennies - du changement climatique et des migrations à l’incertitude géopolitique et à l’accroissement des inégalités. C’est pourquoi nous avons besoin de données fiables pour comprendre l’état du monde et pouvoir agir en conséquence. », rappelait le conseiller fédéral Alain Berset, chef du Département fédéral de l’intérieur suisse, lors de la cérémonie d’ouverture du World Data Forum 2021 des Nations Unies.

La data constitue un outil de premier plan au service de la transformation durable des entreprises. En collectant, en passant en revue et en analysant les données, les organisations sont en mesure de prendre des décisions éclairées, d’élaborer des plans d’action adaptés, de les mettre en application et de mobiliser leurs ressources intelligemment. Parce que les sujets concernés sont particulièrement complexes (changement climatique, diversité, inclusion, éthique des affaires…), il est impératif de se détacher de tout biais cognitif. À ce titre, 81 % des décideurs en matière de RSE reconnaissent qu’ils pourraient prendre de meilleures décisions en matière de changement climatique s’ils avaient accès à des informations fondées sur de la data[1].

C’est pourquoi ces données doivent être issues d’une véritable analyse de matérialité. C’est ainsi que les entreprises parviendront à mettre en place une politique RSE efficace et pertinente en phase avec leurs enjeux business et pourront également évaluer leurs progrès en la matière.

Qu’est-ce qu’une analyse de matérialité ?
Recommandée par l’International Integrated Reporting Council (IIRC) et la Global Reporting Initiative (GRI), l’analyse de matérialité a pour but d’établir une hiérarchie pertinente des enjeux de la stratégie RSE d’une entreprise, en prenant en compte ses priorités ainsi que les attentes de ses parties prenantes. Cet outil est donc au carrefour des questions business et du développement durable.


Dans cette dynamique, les émissions de dioxyde de carbone sont au cœur des priorités. Alors que l’Union européenne s’est engagée à adopter la neutralité climatique à horizon 2050, nombreuses sont les entreprises qui se fixent la même mission, en s’attachant à réduire leur propre impact carbone. « L’empreinte carbone est l’indicateur clé de performance le plus important de notre siècle. Nous pensons qu’elle doit être traitée comme telle et intégrée dans l’ensemble des KPI de chaque entreprise. Au même titre que nous utilisons la technologie pour suivre nos KPI marketing ou financiers, il paraît logique d’en faire de même avec les émissions de carbone. », ajoute Anna Alex, cofondatrice de Planetly.

La data, comme preuve tangible pour répondre aux attentes des clients

La plupart des consommateurs font désormais attention à ce qu’ils achètent, mais surtout auprès de quelles entreprises ils achètent. Ils favorisent les entreprises dont les activités sont respectueuses de l’environnement et des hommes, mais ils intègrent également des critères durables dans leurs achats de produits et/ou de services : produits conçus à partir de matière biosourcée, formule concentrée, produits reconditionnés ou d’occasion, consommation d’énergie réduite, produits rechargeables, etc.

Les clients attendent des actions et des preuves tangibles de la part des entreprises :

  • 86 % des consommateurs déclarent avoir déjà changé d’avis concernant l’achat d’un produit, car ils estimaient que l’entreprise n’en faisait pas assez pour lutter contre le changement climatique[1];
  • Deux tiers des consommateurs envisagent d’exiger des preuves d’action en faveur du changement climatique dans les trois prochaines années[1];
  • 79 % des consommateurs pensent que si l’on apprend qu’une entreprise a eu l’occasion de faire des choix écologiques fondés sur les données, mais ne l’a pas fait, cela peut perturber gravement sa réputation ou son activité, allant jusqu’à la détruire[1].

Il est important de rappeler que ces nouvelles exigences viennent tout autant des clients que des autres parties prenantes telles que les investisseurs, les partenaires et les nouveaux talents. Une nouvelle ère s’annonce : demain, les engagements sociaux et environnementaux de chaque organisation pourront être passés au crible, notamment à travers leur rapport RSE.

Une belle marge de progression à venir

Aujourd’hui, les organisations peinent encore à exploiter les données au service de leur politique RSE. Seuls 22 % des décideurs en matière de RSE estiment d’ailleurs utiliser toute la data dont ils disposent pour faciliter la prise de décision[1].

Les organisations rencontrent deux grands types de freins :

  • Le manque de directive dans leur propre structure ou dans leur secteur d’activité ;
  • Le manque de données disponibles.

Quant aux entreprises qui parviennent à collecter des données, il faut encore en évaluer la pertinence, les analyser, les modéliser, créer des scénarios et en tirer les bons enseignements. Pour les aider dans ce projet, il leur faut des ressources adaptées, notamment des outils.

Désormais une thématique incontournable pour les entreprises, la RSE va bien au-delà du profit et de la conformité réglementaire, au service d’une société durable. Grâce aux données, les organisations pourront orienter leur stratégie et le management de leurs projets pour ainsi mieux contribuer à leur performance globale, c’est-à-dire économique, sociale et environnementale.


[1] Exasol, People, Planet, Data: Why climate change action and CSR have to be data-driven, 2021