Un achat circulaire désigne tout achat nécessaire au fonctionnement d’une entreprise au service de la transition vers l’économie circulaire. Cela peut prendre la forme d’un bien, d’un service ou même d’un contrat circulaire, dans l’objectif d’une économie plus durable, plus responsable.
La définition de l’achat circulaire
Un achat circulaire est un achat qui applique les principes de l’économie circulaire, c’est-à-dire qui limite le gaspillage des ressources (matières premières et énergie) et l’impact sur l’environnement, dans une perspective de développement durable.
Un achat circulaire tend donc à rompre avec le schéma linéaire classique du « produire, consommer, jeter ». Au contraire, il suppose d’aller au-delà des besoins à court terme pour voir l’achat et ses externalités dans leur globalité et sur le long terme.
Les Nations Unies partagent leur vision de ce changement de paradigme : « L’économie circulaire est un système de production, d’échanges et de partage permettant le progrès social, la préservation du capital naturel et développement économique tel que défini par la commission de Brundtland. Son objectif ultime est de parvenir à découpler la croissance économique de l’épuisement des ressources naturelles par la création de produits, services, modèles d’affaire et politiques publiques innovants, prenant en compte l’ensemble des flux tout au long de la vie du produit ou service. Ce modèle repose sur une utilisation optimum des ressources et sur la création de boucles de valeur positives. »
Le développement de l’achat circulaire
Les acteurs économiques impactent directement l’offre et les pratiques du marché fournisseurs à travers leurs achats.
Les achats publics, en première ligne
La commande publique représenterait plus de 16 % du PIB (Produit Intérieur Brut) de l’Union européenne. C’est pourquoi les acteurs publics doivent s’interroger sur leurs besoins et leurs pratiques d’achat pour répondre aux enjeux du développement durable. En matière d’achats responsables, ils ont un rôle d’exemplarité et de soutien dans la transition vers une économie circulaire.
Cela est notamment favorisé par les réglementations croissantes en la matière. Au-delà de la législation de chaque pays membre, l’Union européenne est décidée à « faire en sorte que les produits durables deviennent la norme ». Les conclusions du Conseil de l’Union européenne sur le développement de marchés publics durables appellent à l’action dans le but de limiter les émissions de gaz à effet de serre (scopes 1, 2 et 3) et ainsi contribuer à la réalisation des objectifs de l’accord de Paris.
Le secteur privé ne se fait pas attendre
Les acteurs privés ne sont pas en reste. Ils s’engagent de plus en plus en faveur des achats responsables, notamment pour des raisons éthiques, pour être en phase avec leur raison d’être, mais aussi pour répondre aux attentes des clients.
D’après l’étude « Économie circulaire : place au consommateur-entrepreneur » conduite par Harris Interactive, 80 % des Européens ont une bonne image de l’économie circulaire. Cette vision positive est liée à l’impact positif pour l’environnement, la capacité d’innovation ou encore de création d’emplois de ce modèle économique.
De plus, les entreprises peuvent également réduire leurs coûts grâce à l’économie circulaire. Les exemples vont croissant en ce sens avec, à la clé, des économies dites « intelligentes ». C’est ainsi le cas de GSK, entreprise biopharmaceutique mondiale, qui avait réduit ses coûts annuels de l’ordre de 280 000 € en s’approvisionnant en alcool recyclé, plutôt qu’en alcool méthylique vierge.
Les trois modèles de l’achat circulaire
Pour agir en faveur de l’économie circulaire, les acheteurs ont trois leviers à leur disposition.
Acquérir un bien circulaire
Les acheteurs peuvent choisir un produit :
- Modulable ;
- Recyclé ou recyclable ;
- Éco-innovant ;
- Éco-conçu ;
- Bio-sourcé ;
- Réparable ;
- Issu du réemploi ;
- Avec des pièces détachées disponibles ;
- Dont la garantie porte sur une certaine durée…
Il existe de multiples options pour favoriser l’achat circulaire.
Privilégier un fournisseur circulaire
Les acheteurs peuvent favoriser les fournisseurs dont les systèmes ou les processus sont, par définition, circulaires. Un fabricant peut ainsi proposer un système de reprise des produits usagés ou de réparation des composants clés. Ce fabricant peut aussi concevoir ses produits de façon à ce qu’ils puissent être aisément démontés et réparés.
Opter pour un contrat circulaire
Les acheteurs peuvent également signer un contrat portant sur l’usage d’un bien plutôt que sur sa possession, inspiré de l’économie de la fonctionnalité. Ils paieront ainsi à l’usage ou à la performance. Il revient alors au fournisseur de garantir une durée d’usage aussi longue que possible à travers la maintenance, le remplacement des pièces lorsque nécessaire, etc. Cela peut aussi prendre d’autres formes, telles qu’un contrat statuant le rachat du produit en fin de cycle de vie par son fournisseur, par exemple.
Les enjeux derrière l’achat circulaire
Pour parvenir à adopter l’achat circulaire en entreprise, les acheteurs doivent répondre à un certain nombre d’enjeux. C’est à la fois une question d’information, de coût et de stratégie globale.
S’appuyer sur les contenus produits
Les acheteurs doivent disposer des informations nécessaires et des preuves associées pour orienter leurs choix. Cela peut prendre la forme d’écolabels environnementaux, de labels standard, d’étiquetage réglementaire, de tests en laboratoire, etc.
Repenser la notion de coût
Il faudra également revaloriser la notion de coût complet. À la valeur d’usage, il faut également intégrer la valeur environnementale, sociale, sociétale, etc. Si un achat circulaire peut être plus cher à première vue, cela est notamment lié à son moindre impact RSE.
S’inscrire dans une stratégie circulaire
L’achat circulaire peut constituer un premier pas, un quick win en faveur de la transition écologique. Pour implémenter une stratégie d’économie circulaire, les entreprises doivent adopter une approche globale. Cela comprend notamment une cartographie de leur chaîne de valeur, un plan d’action en parfaite intégration avec la stratégie d’entreprise et de nouveaux indicateurs clés de performance.
Il est désormais incontournable de prendre en compte l’économie circulaire pour répondre aux défis mondiaux du siècle en matière de développement durable. Les entreprises l’ont bien compris et les fonctions achats aussi.
