La confiance, nouveau credo managérial pour la fonction achat

Confiance
25 mars 2021
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Pour la fonction achat, comme pour toute autre fonction support, le télétravail est devenu la norme. Nul ne sait de quoi l’avenir est fait mais il y a fort à parier que cette tendance du travail à distance restera désormais profondément ancrée dans les pratiques des entreprises. Avec ce nouveau mode de travail qui induit moins d’interactions mais plus d’autonomie pour les équipes, le management doit inévitablement s’adapter. Dans ce contexte, un nouveau crédo managérial s’impose pour la fonction achat : la confiance, condition sine qua non pour toute relation à distance.

Confiance cognitive vs confiance affective

Dans le cadre de relations interpersonnelles au travail, la confiance peut être appréhendée selon deux dimensions[1] :

  • La confiance cognitive s’appuie sur une base rationnelle et objective, sur les connaissances, les compétences, les certifications ou encore la réputation d’un interlocuteur.
  • La confiance affective, plus subjective, est fondée sur les liens émotionnels, les sentiments, l’honnêteté ou encore la bienveillance qui va lier les interlocuteurs.

Lorsque deux personnes se font confiance sur le plan cognitif ou affectif, cela signifie qu’elles ont des attentes positives quant au résultat des actions ou des décisions de l’autre individu. En matière de management, et d’autant plus dans un contexte où le présentiel se fait rare, la confiance semble indispensable.

Comment développer la confiance dans le service achat ?

Pour construire une relation de confiance résistante, celle-ci doit évoluer du cognitif vers l’affectif. En effet, c’est en élargissant le champ des ressources échangées (un soutien émotionnel par exemple) que le niveau de confiance peut s’élever.

Partant de ce postulat, le manager a un rôle clé pour développer un environnement de travail basé sur la confiance au sein de son équipe achat. Pour y parvenir, plusieurs leviers d’actions sont à privilégier :

  • Lâcher prise

Le premier pas pour instaurer un climat de confiance, c’est de donner la sienne. C’est du bon sens : il faut considérer chaque collaborateur comme une personne sensée et responsable, lui laisser l’opportunité de faire ses preuves et tout simplement lâcher prise. Une fois que cette relation de confiance se dessine, il faut la cultiver sur le long terme. Pourquoi ne pas laisser ses collaborateurs choisir (dans la mesure du possible) les projets qui les animent ou adapter leur propre fiche de poste ? Ils n’en seront que plus motivés et productifs ! Bien sûr, parce qu’on reste dans un cadre professionnel, il est impératif de fixer des règles et des objectifs clairs dès le départ et de réaliser un bilan complet à l’issue.

  • Se connaître, au-delà des fonctions

Connaître réellement les personnes avec qui vous travaillez au quotidien facilite la communication, la compréhension mutuelle et la collaboration pour in fine atteindre plus efficacement des objectifs communs. C’est une étape capitale pour passer d’une confiance cognitive à une confiance affective. Sujet d’autant plus important à l’heure du travail distance, n’attendez plus pour multiplier les échanges informels et les moments conviviaux. Au-delà du manager, c’est toute la fonction achat qui devrait adopter cette approche avec ses parties prenantes, clients internes mais aussi fournisseurs.

  • Communiquer ouvertement

Nous vivons dans un monde où règnent le doute et l’instabilité dans tous les domaines : l’économie, la santé, l’emploi, la politique, les médias, etc. C’est pourquoi la communication revêt une importance capitale au sein de l’entreprise, et même en dehors de ses murs. Pour avoir de la visibilité, se sentir sécurisé et pouvoir se projeter, tout collaborateur aspire à une communication ouverte et transparente. Pour cela, le manager a tout intérêt à partager ses feuilles de route, ses feedbacks, etc. En retours, les collaborateurs se sentiront à l’aise pour parler de leurs blocages, leurs besoins, etc.

Vous l’avez compris, la confiance contribue autant à la performance collective qu’au bien-être de chacun. Précieuse et fragile, elle s’entretient quotidiennement. Comme le rappelle Bud Wilkinson, grand nom du football américain : « La confiance est le ciment invisible qui conduit une équipe à gagner. »


[1] McAllister (1995)