Au cours de la prochaine décennie, la fonction achat va se transformer. Alors que les acheteurs devront réorienter leurs compétences autour de la vision stratégique et de l’intelligence relationnelle, les responsables achats devront également repenser leurs missions et les aptitudes requises. Les acheteurs savent très distinctement ce qu’ils attendent de leur supérieur : un accompagnement de proximité et la valorisation des réalisations de l’équipe.
Être flexible sur les nouvelles formes de travail
Depuis plusieurs années, les différentes formes de travail se démocratisent au sein de l’entreprise (télétravail, flex office, coworking, etc.). La crise sanitaire, occasionnant divers confinements et fermeture de bureaux, a drastiquement accéléré ce phénomène. Parce qu’ils y voient une façon d’économiser en temps de transport et d’équilibrer davantage leur vie professionnelle et personnelle, les collaborateurs sont de plus en plus nombreux à vouloir intégrer ces formes de flexibilité dans leur quotidien. C’est d’autant plus vrai pour les nouvelles générations qui aspirent à davantage de liberté.
Le responsable achats devra non seulement accepter ce changement d’organisation de travail, mais surtout l’accompagner. Le management en distanciel requiert de solides compétences en communication, un bon relationnel et une certaine adaptabilité pour instaurer un climat de confiance au sein de l’équipe et favoriser l’efficacité individuelle et collective.
Évaluer la performance achats globale
Demain, le responsable achats devra mettre en place les bons indicateurs clés de performance pour évaluer la contribution à la création de valeur de la fonction achat. Un récent rapport de Deloitte explique que les directions des achats les plus performantes et les plus agiles suivent généralement un plus grand nombre de KPIs[1]. On peut notamment citer :
- La réduction et/ou l’évitement des coûts ;
- Les objectifs en matière de durabilité ;
- Les risques et la conformité (par exemple : le nombre et la gravité des incidents) ;
- La performance des fournisseurs (concernant les livraisons, l’innovation, la qualité de service, etc.) ;
- L’amélioration de la trésorerie (par exemple : le fonds de roulement) ;
- La satisfaction des parties prenantes internes ;
- L’efficience du travail (par exemple : les dépenses d’exploitation, la réduction des effectifs, etc.) ;
- La capacité d’innovation ;
- La rapidité de mise sur le marché ;
- L’augmentation des revenus ;
- Etc.
Ces résultats permettront notamment de démontrer la performance des achats ainsi que leur contribution au développement du business et à la création de valeur pour l’organisation. Le responsable achat pourra ainsi travailler sur la reconnaissance de la fonction achat interne et ainsi gagner en influence.
Exploiter les outils digitaux
Le quotidien des équipes achats va être transformé par le développement des nouvelles technologies (Intelligence Artificielle, Big Data, Blockchain, automatisation des processus robotiques, etc.). Au même titre que les acheteurs, le responsable achats devra se mettre à niveau en renforçant différentes compétences relatives à la digitalisation des achats. Cela couvre à la fois la maîtrise technique de ces outils mais aussi la pensée computationnelle pour interagir avec ces machines et l’esprit pour en interpréter les informations avec justesse !
Dans une récente enquête menée par Deloitte et qui interrogeait des décideurs achats, plus de la moitié du management estime manquer d’aptitude digitale et 43 % d’entre eux citent tout particulièrement le besoin de se former sur l’analytique[2].
Coacher les membres de son équipe
Brice Malm, partenaire senior chez Page Group, explique : « Les équipes recherchent un leader qui ressemble plus à un coach. Il doit fixer une direction, accompagner ses équipes, être avec elles sur le terrain, les aider à se poser les bonnes questions et à développer leur potentiel. » En ce sens, le responsable achats devra être à l’écoute, motiver et rassurer chaque membre de son équipe pour le faire grandir dans son parcours professionnel. Pour cela il convient de maîtriser différentes techniques et outils tels que l’analyse systémique qui suggère de s’intéresser au contexte relationnel, et non pas de se focaliser sur l’individu isolé. Le responsable achats devra également renforcer certaines soft skills : la communication, le leadership, la résilience, etc.
Manager par l’exemplarité
Au sein de l’entreprise, l’exemplarité repose sur trois notions clés :
- La transparence : donner autant de visibilité que possible à ses équipes et être clair sur ses propres activités, sur l’usage de son temps et sa valeur ajoutée ;
- L’humilité : reconnaître ses erreurs, se fixer des objectifs d’amélioration et être challengé par ses équipes ;
- L’intérêt collectif : se montrer juste envers ses équipes et ne laisser aucun doute sur le fait que l’intérêt collectif prime sur les intérêts individuels de ses membres.
Si les acheteurs souhaitent voir leur responsable achats manager par l’exemplarité, c’est aussi pour que celui-ci incarne les valeurs de son équipe auprès de l’ensemble des parties prenantes.
Vous l’avez compris, le responsable achats devra se recentrer sur les membres de son équipe et les leviers pour créer une dynamique collective. En tant que véritable ambassadeur du service achat, il fera rayonner la valeur ajoutée de toute son équipe.
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[1] Source : Deloitte, Global Chief Procurement Officer Survey, 2021
[2] Source : Deloitte, Global Chief Procurement Officer Survey, 2021
