Achats B2B : quand les experts partagent leur vision de la fonction

vision expert achats
29 mai 2019
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Procurious, média en ligne dédié à l’actualité des achats et de la logistique, a invité 4 experts [1] à s’exprimer sur leur vision et sur leurs pratiques des achats pendant le récent « Big Ideas Summit 2019 [2] » qu’il a organisé. Un jeu de questions-réponses auquel chacun d’entre eux s’est prêté de bonne grâce. À retenir : l’importance de la relation avec l’écosystème interne et externe, les bienfaits de la digitalisation et… la meilleure manière de négocier une augmentation de salaire !

La première compétence à maîtriser…

Pour les experts interrogés par Procurious, les compétences relationnelles sont clés. En particulier la capacité à bien intégrer l’ensemble des parties prenantes à sa réflexion. La compréhension des enjeux de la chaîne financière et leur prise en compte dans la gestion des achats, par exemple en digitalisant systématiquement les factures des fournisseurs, fait gagner l’entreprise en productivité. Une relation confiante et durable avec un panel de fournisseurs de premier rang est une manière d’accéder à des innovations ou à des réalisations personnalisées qui produisent leurs effets à l’autre bout de la chaîne de production, en soutien de l’activité commerciale.

Une communication sincère et entretenue avec les interlocuteurs internes et externes reconnus comme stratégiques fait clairement partie des compétences à privilégier par les acheteurs.

La compétence qui n’est pas si importante…

Certaines compétences basiques sont devenues obsolètes sous l’effet de la digitalisation de la fonction achats.

Il s’agit notamment des savoir-faire qui peuvent être facilement automatisés, avec à la clé gains de productivité et de précision. La dématérialisation des factures, l’accélération et la fiabilisation du processus de règlement entrent par exemple dans cette catégorie. De même, la gestion des demandes d’achats, de la déclaration du besoin à la validation de la demande, peuvent être facilement automatisés.

L’automatisation peut aussi prendre une autre forme avec la mise en place de distributeurs automatiques industriels qui fiabilisent la disponibilité de certains articles, comme les équipements de protection individuelle. Le résultat est le même : la machine accélère et fiabilise le processus achats et rend obsolète des compétences basiques de gestion interne des achats.

Vos priorités de recrutement…

Les entreprises ont depuis longtemps choisi de constituer des équipes nombreuses et solides. Ce qui fait que les achats constituent un écosystème riche où les professionnels de très bon niveau sont suffisamment nombreux. C’est vrai aussi bien pour les achats que pour la chaîne logistique. Les experts affirment privilégier des recrutements de seniors.

En fait, la difficulté est de recruter des collaborateurs expérimentés, capables d’apporter immédiatement de la valeur ajoutée, tout en restant souples et curieux, pour participer aux évolutions en cours dans la plupart des organisations, qui voit la fonction achats profondément transformée. Cette mutation est stimulée par l’avènement de technologies numériques toujours plus efficaces et par l’accession de la fonction à une dimension résolument stratégique.

La meilleure façon de négocier une augmentation de salaire ?

En valorisant sa contribution stratégique en tant que responsable des achats. Pour résumer, il y a trois éléments à faire valoir :

  • La capacité du responsable des achats à induire des économies, en considérant le coût global et notamment en intégrant les coûts cachés. L’apport de la fonction achats à l’innovation de l’entreprise et à la dynamique de son commerce grâce à l’identification le plus tôt possible des nouveautés mises sur le marché par ses fournisseurs et par ceux qui aspirent à le devenir.
  • L’expertise du responsable des achats en gestion du risque fournisseur, qui permet d’éviter les ruptures et les dysfonctionnements dans la chaîne logistique.

La fonction achats, en portant une partie du leadership de la transformation digitale, induit non seulement de la productivité et de l’efficacité sur son périmètre. Parce que la digitalisation apporte également de la performance dans la précision de la prise en compte des enjeux des autres métiers, c’est toute l’entreprise qui voit son fonctionnement collectif amélioré.

 

[1]Justin Sadler-Smith – Directeur Achats et Logistique pour le Royaume-Uni et l’Irlande – SAP

Julie Brignac – Vice-Présidente Senior, en charge du service aux clients – VNS Denali

Vishal Patel – Vice-Président Marketing Produits – Ivalua

Carl Tomaszek – Directeur des Ventes – Icertis

[2] Londres – 14 mars 2019