Dans le 1er volet de ce dossier consacré à l’avenir de la fonction achat, nous mettions en lumière les perspectives qui s’annoncent pour les acheteurs à horizon 2030. Ce 2e volet rappelle la nécessité de préparer les directions des achats à la révolution digitale, quelle que soit leur maturité actuelle, avec une feuille de route claire pour toute l’entreprise et un solide pool de talents.
Fonction achat en 2030 : quelle maturité digitale ?
D’après le rapport « Deloitte Global CPO Survey 2021 » récemment publié, la transformation digitale fait désormais partie du Top 3 des priorités des directeurs achats, après avoir connu une forte hausse ces dernières années (+ 20 % en seulement deux ans !). À savoir que leur première priorité est d’améliorer leur efficacité opérationnelle et la deuxième reste de réduire les coûts.
Les départements achats qui opèrent leur transformation digitale doivent miser sur deux facteurs de succès : s’appuyer sur une stratégie digitale d’entreprise claire, tout en maintenant une vision holistique de la transformation digitale (sans s’arrêter à l’automatisation du processus Procure-to-Pay par exemple).
Si certaines entreprises en sont encore à leurs balbutiements en matière de transformation digitale, les directeurs des achats peuvent adopter plusieurs approches pour convaincre la direction générale d’entamer une telle démarche. Ils peuvent notamment réaliser une étude de cas en s’inspirant des leaders sur le marché, aligner chaque étape avec les objectifs de l’entreprise ou encore trouver un sponsor influent au sein de celle-ci. Pour les directions des achats qui sont déjà en bonne voie pour formaliser une stratégie, il est important de se concentrer sur la façon dont s’inscrit cette transformation au sein de leur entreprise et d’identifier quelles technologies ont un réel intérêt pour leur organisation, au-delà de leur propre département.
Fonction achat en 2030 : quelle feuille de route ?
Pour mener à bien sa stratégie de transformation digitale, la fonction achat devra prioriser les technologies à mettre en place. Pour cela, il convient de se poser quelques questions clés :
- Quelles technologies doivent être implantées en priorité ?
- Lesquelles seront les plus bénéfiques pour l’entreprise ?
- Lesquelles présentent le meilleur retour sur investissement ?
- Lesquelles sont relativement faciles à mettre en œuvre ?
Toujours selon l’étude menée par Deloitte, les analyses avancées, les réseaux de collaboration et l’automatisation des processus robotiques (Robotic Process Automation) figurent parmi les nouvelles technologies les plus déployées au sein des départements achats.
A contrario, si l’on regarde de plus près les organisations « best-in-class » c’est-à-dire celles qui sont les plus performantes et les plus agiles, on note qu’elles se sont également concentrées sur l’Intelligence Artificielle (IA) ainsi que sur les analyses prédictives. Cela s’explique du fait que l’Intelligence Artificielle représente un défi majeur pour les professionnels. En effet, cette technologie est perçue comme l’une des plus difficiles à mettre en œuvre, mais aussi comme celle pouvant avoir le plus fort impact sur la fonction achat.
Fonction achat en 2030 : quels talents ?
Pour répondre aux défis de l’Industrie 4.0, les compétences digitales vont être de plus en plus demandées, tout comme certaines « soft skills » telles que l’adaptation au changement, l’agilité et la flexibilité.
Pour anticiper ces besoins, il est crucial que la fonction achat se tienne informée et se forme continuellement pour embrasser les changements qui s’opèrent dans la profession. Alors que les directeurs des achats reconnaissent une carence en matière de compétences digitales et de savoir-être au sein de leurs équipes, les formations se concentrent encore majoritairement sur des compétences techniques telles que le sourcing stratégique, le category management, la négociation, etc.
Le rapport de Deloitte souligne que les meilleures stratégies pour développer les talents en entreprise restent aujourd’hui le coaching individuel, le mentorat et les feedbacks. Il est également intéressant de noter que les organisations les plus performantes et les plus agiles sont deux fois plus nombreuses que la majorité des organisations à miser sur des programmes accélérés pour les jeunes talents ou bien des programmes de mastère.
Pour pleinement bénéficier de cette révolution digitale, les professionnels des achats devront combiner l’ensemble de ces approches, se préparer aux changements à venir et prendre les bonnes décisions pour leur carrière. C’est pourquoi ces thématiques sont développées dans les prochains volets de ce dossier.
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