Après avoir abordé les perspectives et la préparation nécessaire de la fonction achat face à la transformation digitale des entreprises, ce 3e volet s’intéresse aux compétences de l’acheteur à horizon 2030. Alors que certaines aptitudes ou missions de la fonction achat pourront d’ores et déjà être remplacées ou automatisées par les nouvelles technologies, il convient d’identifier celles qui resteront inhérentes aux équipes achats.
Fonction achats en 2030 : automatisation vs humanisation
Il y a encore une dizaine d’années, les décisions stratégiques majeures pour la fonction achat étaient de deux ordres : doit-on externaliser ou internaliser la gestion de certaines familles d’achats ? Doit-on centraliser ou décentraliser la fonction achat au sein de l’entreprise ? Aujourd’hui, cela n’est plus d’actualité car les organisations ont trouvé leur point d’équilibre. Pour les professionnels des achats, la grande question porte plutôt sur l’automatisation ou l’humanisation de certaines opérations.
Dans un futur proche, les directeurs des achats vont devoir différencier les tâches qui seront confiées à leurs équipes et aux nouvelles technologies. En effet, certains processus achats peuvent être codifiés et automatisés, mais d’autres tâches tournées vers la relation humaine, la pensée critique ou encore la créativité ne peuvent pas être remplacées par une machine.
Fonction achats en 2030 : les compétences automatisables
En modélisant le potentiel d’automatisation des compétences de la fonction achat, il apparaît qu’un certain nombre de missions, entre savoir-faire et savoir-être, pourraient être confiées aux nouvelles technologies, et ce avec un meilleur rapport coût/efficacité.
Pour ce qui est des compétences techniques, il s’agit majoritairement de tâches standardisées, chronophages et répétitives. Cela va du rapprochement de la commande et de la facture au pilotage des différents outils au sein des services achats, en passant par la collecte et l’analyse des données ou encore la réalisation d’études de marché.
Il semble également que les technologies de dernière génération puissent prendre le pas sur certaines « soft skills » telles que la communication, la résolution de problèmes, le leadership ou encore la négociation. Bien entendu, cela est vrai jusqu’à un certain degré. Hugo Britt, Directeur des Contenus de Procurious, abonde en ce sens : « Il est assez préoccupant de constater que le leadership est considéré comme pouvant être automatisé. Si la gestion du personnel se limite à suivre les progrès et les performances, alors ce rôle pourrait très bien être endossé par un logiciel. Mais les vrais leaders apportent tout un ensemble de compétences humaines, y compris la capacité à motiver et à inspirer les autres, à donner l'exemple et à montrer un réel souci du bien-être de leur équipe. »
En effet, les nouvelles technologies ont aussi leurs limites. Bien que les robots tiennent aujourd’hui des conversations pertinentes et développent des systèmes de reconnaissance d’expression faciale, les professionnels des achats hésitent encore à leur confier des tâches au-delà de la communication dite de routine. Par exemple, rédiger un email délicat n’est pas à la portée de la technologie, qui aujourd’hui ne peut pas faire preuve d’empathie !
Fonction achats en 2030 : les compétences 100 % humaines
Fort heureusement, les compétences qui sont les moins enclines à être automatisées sont également les plus stratégiques pour la fonction achat. Côté savoir-être, certaines aptitudes restent intrinsèquement liées à l’humain comme la construction de relations, l’influence, la créativité et l’innovation.
Quant aux compétences techniques, il s’agit de missions indissociables de l’acheteur car relatives à la stratégie et au relationnel.
La détermination des besoins des clients internes
Pour comprendre les besoins des clients internes, il faut savoir poser les bonnes questions, analyser les réponses, lire entre les lignes et vérifier les informations sur le terrain. Une compétence qui requiert à la fois de la technicité (connaissance des marchés et expertise produits) ainsi que de la sensibilité (empathie, écoute active, patience, etc.).
Le développement d’une stratégie d’approvisionnement
Pour optimiser l’efficacité de son entreprise et mieux gérer les risques, l’acheteur doit également contribuer au développement d’une solide stratégie d’approvisionnements. Cette priorité nécessite notamment une forte collaboration entre les équipes achats et celles de la supply chain.
La création de valeur pour les parties prenantes
Pour créer de la valeur, les acheteurs s’appuient sur différentes stratégies. La fonction achat va notamment pouvoir s’attacher à optimiser les coûts totaux d’acquisition des produits et services, accroître la collaboration avec les fournisseurs, améliorer la gestion des risques, contribuer à la stratégie de Responsabilité Sociétale d’Entreprise… se positionnant ainsi en tant que véritable business partner.
Loin de remplacer l’être humain, la technologie vient surtout lui ouvrir de nouveaux horizons. Ces enseignements rappellent aux acheteurs l’importance de s’appuyer sur leurs aptitudes cognitives et relationnelles pour évoluer dans leur carrière.
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