Dans ce dossier, les différentes phases de l’évolution de la fonction achat ont été abordées : les perspectives à venir, la préparation nécessaire et les compétences de demain. Pour conclure cette vision prospective, il est temps d’imaginer à quoi ressemblera concrètement le quotidien de l’acheteur du futur, quel sera son agenda à horizon 2030.
Fonction achat en 2030 : quel sera son agenda ?
Sans aucun doute, les directions des achats vont s’attacher à renforcer la résilience et la compétitivité de leur entreprise, pour faire face aux profonds changements et continuelles disruptions qui s’annoncent pour la prochaine décennie. Pour ce faire, la fonction achat se concentrera sur trois missions majeures.
Être davantage orientée clients internes
Les utilisateurs au sein des organisations ont longtemps reproché aux directions des achats d’avoir des technologies obsolètes et/ou non intégrées, des politiques et procédures d’achats difficiles à comprendre ou encore un manque de visibilité global sur les dépenses. Interroger les clients internes sur leurs besoins, leurs points de douleur au quotidien, afin de proposer des solutions tournées vers une meilleure expérience utilisateur toujours plus simple et efficiente, deviendra la nouvelle norme. En d’autres termes, il est grand temps d’améliorer l’expérience d’achat au sein des entreprises. La fonction achat doit asseoir son positionnement de business partner en pilotant les dépenses, en influençant les comportements d’achat avec des informations tangibles ainsi qu’en prenant des décisions à long terme qui profitent aux clients internes et donc à l’entreprise.
Être davantage orientée partenaires
Les directions des achats devraient adopter une approche centrée sur leurs fournisseurs. Il leur faudra alors créer un nouveau modèle de fonctionnement pour renforcer leurs relations avec ces derniers et optimiser leurs performances, tout en favorisant l’innovation et en atténuant les risques. Dans ce tableau, les données et les analyses jouent un rôle clé pour mesurer les performances, identifier les opportunités et mettre les risques sous contrôle. D’autant que l’environnement se complexifie avec un nombre croissant de partenaires, d’informations à maîtriser et de réglementations à respecter.
Déployer les achats responsables
À moyen terme, les directions des achats devront construire et développer une politique d’achats responsables permettant d’intégrer des exigences, des spécifications et des critères limitant les impacts environnementaux et sociaux. Au-delà des raisons très pragmatiques qui expliquent cette démarche telles que l’urgence environnementale, les exigences réglementaires croissantes et le rôle sociétal que les entreprises se doivent d’endosser, cela permettra aux départements achats de saisir de belles opportunités pour contribuer à la création de valeur au sein de leur entreprise. En effet, les achats responsables représentent un formidable levier pour optimiser les coûts, réduire les risques (notamment en matière d’approvisionnement et de réputation) ou encore différencier la marque sur le marché.
Fonction achat en 2030 : comment préparer la suite ?
À l’heure de la révolution digitale, la fonction achat devra également préparer l’avenir. Parce que les entreprises qui ont entrepris ou entreprennent leur transformation digitale auront un avantage concurrentiel indéniable, la fonction achat aura un rôle majeur à jouer dans trois principaux domaines.
La digitalisation des achats
Pour tirer pleinement avantage de ce bouleversement profond induit par les nouvelles technologies, les départements achats devront intervenir de façon proactive pour élaborer leur propre stratégie digitale ainsi que celle de leur entreprise. Il leur faudra prendre le virage numérique au plus tôt pour améliorer tous les aspects de leur modèle opérationnel. Comme nous l’avons vu dans les précédents volets, les machines prendront le relais sur des tâches administratives et manuelles, ce qui permettra à la fonction achat de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée, axées sur le relationnel avec les clients internes et les partenaires.
Les données et les analyses
Les données et les analyses constituent l’un des principaux leviers qui permettront à la fonction achat de gagner en vision stratégique pour s’élever au sein de l’organisation. L’important volume disparate de données non-structurées sera traité avec l’aide notamment de la Blockchain et du Machine Learning pour fournir aux équipes achats des informations précises, pertinentes et en temps réel. Le Big data leur permettra de prendre les bonnes décisions et d’orienter au mieux leurs stratégies.
La préparation des équipes
Pour maîtriser ce nouvel environnement, la fonction achat va devoir acquérir de nouvelles compétences, notamment digitales, et renforcer son intelligence émotionnelle et relationnelle qui font sa force. Chaque acheteur doit s’engager dans l’apprentissage continu et faire preuve d’agilité pour s’épanouir dans le monde du travail de demain. La combinaison des connaissances techniques et des compétences douces ou soft skills deviendra la principale force de la fonction achat de demain au même titre que son agilité et sa résilience.
Pour aider leur entreprise à rester compétitive à horizon 2030, les directions des achats s’appuieront sur des plateformes digitales innovantes au service des clients internes, des analyses poussées et des équipes qualifiées, pour créer davantage de valeur pour les parties prenantes, avec une vision à long terme.
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