Ces dernières années, la révolution numérique a profondément bouleversé la société, l’économie et le monde du travail. La transformation digitale impacte tout particulièrement les entreprises publiques et privées, quel que soit le secteur d’activité. C’est même devenu un élément clé de leur stratégie pour rester compétitives sur le long terme. À ce titre, la fonction achats ne fait pas exception. Après avoir initié ce virage digital, les décideurs achats affinent leurs investissements, tout en se préparant à relever de nouveaux enjeux.
Qu’est-ce-que la transformation digitale ?
Aujourd’hui, le monde vit sa quatrième révolution industrielle. Après l’avènement de la machine à vapeur, de la production à la chaîne et de l’ordinateur, l’arrivée et le développement des nouvelles technologies (à savoir l’Internet des Objets, l’Intelligence Artificielle, le Cloud, le Big Data…) ouvrent la voie à l’industrie 4.0. Au sein des entreprises, ces nouveaux outils technologiques réinventent les façons de travailler, de conduire les activités et d’interagir avec les parties prenantes (clients, collaborateurs, fournisseurs…).
Aussi appelée transformation numérique, la transformation digitale se trouve au cœur de cette nouvelle ère. Par définition, cette transformation digitale consiste à intégrer les nouvelles technologies dans tous les aspects et à tous les niveaux de l’organisation. Cela concerne ses opérations, mais aussi sa culture d’entreprise et son système de création de valeur. Autrement dit, cela implique une transformation globale de l’entreprise, conduisant jusqu’à l’évolution des processus métiers, de l’offre de produits et services, voire du modèle économique.
Dans un contexte particulièrement complexe et incertain, les entreprises sont conscientes qu’il leur faut moderniser leurs processus et systèmes existants pour gagner en résilience, en compétitivité et en réactivité. La transformation digitale vient directement répondre à ce besoin, la rendant tout simplement inéluctable.
La transformation digitale au cœur de la fonction achats
À l’instar de tous les autres métiers, les services achats sont pleinement concernés par la transformation digitale des entreprises. C’est d’ailleurs un élément qui fait désormais intégralement partie de leur stratégie. D’après une récente étude menée par le cabinet de conseil PwC sur la digitalisation des achats, 18 % des directions des achats à travers le monde considèrent la transformation digitale comme une priorité stratégique pour les années à venir. Cela fait même plusieurs années que cet enjeu se hisse à la troisième place de leurs priorités. Pour elles, les principaux moteurs de cette transformation restent l’amélioration de l’efficience et de la transparence de leurs processus, tout en réduisant leurs coûts.
Pour initier leur transformation digitale, les services achats ont fonctionné par étapes en commençant avec la digitalisation de leurs processus. Aujourd’hui, toujours selon l’enquête du cabinet PwC, 90 % des entreprises sont d’ailleurs équipées de solutions Source-to-Pay et/ou Procure-to-Pay(avec toute la partie e-procurement). C’est presque devenu un incontournable, tout particulièrement pour les grandes entreprises.
Dans un contexte de fortes tensions sur les prix et sur les approvisionnements, les services achats ont revu leur feuille de route. En effet, les technologies émergentes (l’Intelligence Artificielle, la robotique ou encore la blockchain) se font moins présentes dans les plans d’investissement. Aujourd’hui, les décideurs veulent se concentrer sur les défis immédiats avec des technologies matures. C’est pourquoi, ils priorisent les cas d’usage concrets ayant d'ores et déjà démontré leur valeur ajoutée.
Après la digitalisation des processus, cap donc sur :
- L’analyse des données et la visualisation en temps réel ;
- L’automatisation des tâches administratives ;
- La traçabilité de la Supply Chain et la connaissance des fournisseurs.
Pour pleinement tirer profit de ces solutions, les entreprises doivent opérer une profonde transformation de leurs métiers, tant sur le plan organisationnel qu’au niveau de leurs processus. Pour rappel, le principal facteur de succès de la transformation digitale reste d’ailleurs d’impliquer les parties prenantes internes en menant une véritable conduite du changement.
Les enjeux de la transformation digitale
Que ce soit pour les entreprises, et plus particulièrement pour les services achats, la transition numérique soulève également de nouveaux enjeux.
La cybersécurité
La transformation digitale a révolutionné les moyens d’accéder aux informations et aux données, faisant émerger des risques cyber. Qu’il s’agisse d’éventuelles cyberattaques ou de dépendances technologiques, les directions des achats sont tout aussi concernées que les autres services. À ce titre, l’enquête réalisée par PwC souligne que 90 % des services achats se disent préoccupés par les menaces cyber et près d’un tiers avouent d’ailleurs avoir déjà été victimes d’une intrusion. C’est pourquoi la fonction achats doit veiller à sécuriser l’ensemble de la chaîne informatique et cartographier tout ce qui la compose (données et outils).
Le développement durable
Les directions des achats sont également de plus en plus impliquées dans la stratégie de Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE). Outre le déploiement de politiques d’achats responsables, elles comptent évaluer l’empreinte carbone de leurs fournisseurs. Toutefois, elles se heurtent encore au manque de cadre et de ressources sur le marché pour le moment. Ce n’est qu’une question de temps au vu des impératifs réglementaires et sociaux croissants en la matière.
L’évolution du métier
La révolution digitale est en train de transformer le métier d’acheteur. Dès aujourd’hui, les directions des achats doivent favoriser l’apprentissage continu et s’ouvrir aux autres approches pour développer leurs talents et s’approprier ce virage digital (coaching, mentorat, partage d’expérience…).
Grâce à la digitalisation et l’automatisation, l’acheteur peut progressivement se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée. C’est pourquoi il doit monter en compétences en matière de savoir-faire (maîtrise des technologies, sourcing de l’innovation, de connaissance du client interne, analyse de la vulnérabilité des réseaux fournisseurs…) et de savoir-être (communication, influence, adaptabilité…). Une chose est sûre, l’acheteur de demain aura une place stratégique pour contribuer à améliorer la compétitivité de son entreprise.
À travers la transformation digitale, les directions des achats entendent bien gagner en agilité, en efficacité et en visibilité sur leurs activités. Pour cela, il leur faudra adopter une vision globale d’un projet de cette ampleur en s’alignant sur la stratégie de l’entreprise.
