Comment renforcer la résilience climatique de votre entreprise ?

résilience climatique
9 décembre 2025

Le dérèglement climatique est d’ores et déjà à l’œuvre : canicules, inondations, tempêtes… D’après le Word Economic Forum, les phénomènes météorologiques extrêmes figurent parmi les principaux risques susceptibles de provoquer une crise majeure à l’échelle mondiale à court, moyen et long terme. Dans ce contexte, renforcer la résilience climatique devient un impératif stratégique. Pour cela, les organisations ont tout intérêt à construire et déployer des plans d’adaptation. Cette démarche consiste à identifier et planifier les actions nécessaires pour faire face au changement climatique. Cela s’organise en trois étapes clés, en allant de l’évaluation des risques climatiques jusqu’au suivi et pilotage.

Le concept de résilience climatique

La résilience climatique désigne la capacité d’une organisation à anticiper, s’adapter et rebondir face aux perturbations liées au climat. Ainsi, une entreprise résiliente aura identifié les risques climatiques et mis en œuvre les mesures nécessaires pour les gérer efficacement, à court et long terme.

Étape n° 1 : évaluer les risques climatiques

La toute première étape du plan de résilience climatique consiste à réaliser un diagnostic croisé de l’exposition et des vulnérabilités de l’entreprise, ainsi que des aléas climatiques susceptibles de l’impacter. Pour ce faire, l’entreprise va analyser ses enjeux opérationnels, son historique des dommages et des perturbations rencontrés, ainsi que les prévisions scientifiques à venir.

Il s’agit d’abord d’étudier les risques physiques sur toute la chaîne de valeur de l’entreprise. Cela concerne à la fois les approvisionnements, les infrastructures et les équipements, les opérations, la logistique… L’entreprise cartographie toutes ses interactions et ses flux, et hiérarchise le niveau d’enjeu. Une activité peut fonctionner à 50 % tandis que pour une autre, aucune dégradation des processus ne pourrait être acceptée.

Ensuite, on détermine les différents aléas climatiques qui peuvent s’appliquer à l’entreprise. Cela va du glissement de terrain si le site est situé dans une zone montagneuse ou qui dispose de forts reliefs, jusqu’aux vagues de chaleur qui peuvent dégrader les conditions de travail. Pour chaque aléa, on évalue les impacts potentiels sur les processus (durée d’interruption, perte de chiffre d’affaires, hausse des coûts…). In fine, l’idée est de réussir à prioriser l’ensemble de ces risques climatiques.

Étape n° 2 : définir le plan d’action

La deuxième étape s’attache à construire un plan d’adaptation. Il s’agit d’identifier les bonnes stratégies d’adaptation et de planifier ces mesures, selon leur efficacité, leur coût et leur horizon de mise en œuvre. Ces actions peuvent être d’ordre technique (aménagements, équipements…), organisationnel (procédures, formation…) ou naturel (végétalisation, ombrage…). Le plan d’adaptation comprend la liste de ces actions, le calendrier de mise en œuvre, les rôles et responsabilités de chacun ainsi que les ressources à disposition.

Cette phase requiert d’impliquer toutes les parties prenantes de l’entreprise. En interne, la direction générale, les opérations, les ressources humaines… Et en externe, les clients, les fournisseurs et même les collectivités.

On distingue trois grandes catégories d’actions :

  • Court terme : il s’agit des « victoires rapides » et peu coûteuses avec, par exemple, l’acquisition d’équipements d’urgence, la mise en place de sessions de formation et de protocoles…
  • Moyen terme : cela désigne les investissements structurants comme l’amélioration des systèmes d’alerte ou de refroidissement, la diversification logistique…
  • Long terme : on parle ici des actions stratégiques telles que l’adaptation des activités, la relocalisation de certains sites…

Le saviez-vous ?

Sans mesure d’adaptation climatique, les coûts financiers du climat représenteront en moyenne 3,3 % par an de la valeur des actifs réels, et cela peut même atteindre jusqu’à 28 %[1] d’ici 2050 ! Voilà de quoi justifier les investissements nécessaires à votre résilience climatique sur le long terme.

Les actions au sein des directions achats

Pour garantir la résilience climatique et mesurer la capacité des fournisseurs à poursuivre leurs activités, même en cas de problème, l’entreprise peut commencer par les interroger : ont-ils identifié leurs principaux risques ? Ont-ils défini un plan d’action face aux effets du changement climatique et aux risques de catastrophes naturelles ? Sont-ils certifiés ISO 22301 (gestion de la continuité des activités) ?

Après quoi, il s’agit d’adapter les stratégies achats et supply chain. « Divers outils et bonnes pratiques existent pour les directions achats afin de limiter les impacts néfastes du réchauffement climatique sur leurs supply chain. Tout d’abord, ces dernières doivent penser à diversifier géographiquement leurs panels fournisseurs ainsi que leurs filiales. » rappelle Romain Nocente, analyste matières premières au sein du groupe SVP[2]. On peut également intégrer des critères spécifiques dans les appels d’offres, intégrer des clauses d’adaptation dans les contrats, diversifier les modes de transport, digitaliser et fiabiliser la supply chain

Étape n° 3 : piloter la mise en œuvre

Enfin, le plan de résilience climatique doit être piloté, mis à jour et intégré au cœur de l’entreprise. Cela implique de désigner un référent et de mettre en place les bons indicateurs de suivi : incidents climatiques, progression de déploiement des actions, impacts des actions… Cela permet de mesurer l’efficacité des actions afin de s’assurer que les risques soient bien réduits à un niveau acceptable et s’il faut revoir l’analyse des risques.

Il est impératif d’inscrire cette démarche dans la gouvernance et les processus de décision. Le plan peut ainsi faire son entrée dans les comités de direction, les plans d’investissement et la stratégie de Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE). Il peut aussi s’aligner avec les engagements de l’Accord de Paris, pour contribuer à la réduction des émissions à effet de serre.

Comme pour tout projet, la réussite du plan de résilience climatique dépend en partie de l’adhésion des collaborateurs. Cela démarre par une communication claire des objectifs et bénéfices attendus des actions engagées, tout en formalisant les bonnes pratiques. Pour aller plus loin, l’entreprise peut mettre en place des campagnes de sensibilisation ou des ateliers pratiques. 

Zoom sur la Fresque du Climat

Chez Manutan, nous utilisons la Fresque du Climat. Ces ateliers pédagogiques et collaboratifs ont pour but de sensibiliser aux enjeux climatiques, pour que chaque collaborateur puisse se les approprier et agir en conséquence. Le format est ludique, participatif et créatif, invitant chacun à reconstituer les liens de cause à effet des changements climatiques et explorer les solutions possibles.

La question n’est donc plus de savoir si l’entreprise sera affectée par le changement climatique, mais quand et comment elle s’y préparera. Au-delà de la gestion des risques, c’est l’opportunité de construire une organisation plus agile et compétitive, en faveur du développement durable.

 

[2] Romain, NOCENTE, (analyste matières premières, groupe SVP), L'impact climatique sur la supply chain, Décision Achats, 29 mars 2023, [https://www.decision-achats.fr/Thematique/supply-logistique-1297/conjoncture-economique-2269/Breves/L-impact-climatique-sur-la-supply-chain-380245.htm]

Livre blanc
Achat responsable : quelle politique mener en entreprise ?
Je télécharge
Nos webinars en replay

Découvrez toutes nos vidéos en replay sur la stratégie, l'optimisation des Achats de classe C, les achats responsables ou encore l'économie circulaire.