L’économie circulaire est bonne pour la planète. En effet, elle induit une moindre pression sur les ressources et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais l’économie circulaire est-elle bonne pour la fonction achat ?
Oui, assurément, abordée comme une stratégie d’achat et à condition de s’appuyer sur des filières matures et une organisation adaptée, l’économie circulaire mérite l’intérêt des acheteurs. Pour débuter avec l’économie circulaire, quelques rappels utiles :
- Une définition de l’économie circulaire
- Une appropriation des bénéfices de l’économie circulaire
- Quelques exemples de démarches
L’économie circulaire, c’est quoi ?
L’économie circulaire fonctionne en boucle, c’est-à-dire que la durée de vie des consommables ou des équipements est prolongée indéfiniment, grâce à la réutilisation, à la réparation et au recyclage.
Pilier du développement durable, l’économie circulaire vise ainsi à :
- Éviter la case déchets pour les matières premières, grâce au recyclage et à la réutilisation
- Prolonger la durée de vie des équipements grâce au marché de l’occasion ou à la mutualisation entre davantage d’utilisateurs
Du point de vue de la réduction de l’empreinte carbone, l’économie circulaire agit de ce fait à plusieurs niveaux :
- Économie de ressources naturelles
- Économie de fluides et d’énergies, nécessaires à la fabrication et au transport
- Économie de prise en charge en fin de vie
L’économie circulaire, pourquoi ?
Pour les entreprises, l’économie circulaire est un levier de la baisse du coût des achats. En effet, l’amortissement supérieur des équipements ou la réutilisation de matériaux qu’il n’est plus besoin d’extraire ou de produire y concourent respectivement.
C’est pourquoi des pionniers parmi les acheteurs ont développé un savoir-faire dans ce domaine en expérimentant avec succès une approche disruptive : l’achat circulaire.
Mais la baisse des coûts d’achat n’est pas le seul bénéfice de l’économie circulaire. En effet, la fonction achat retire d’autres bénéfices de son appropriation de la démarche :
- Une contribution supplémentaire à l’engagement RSE de l’entreprise
- Un approfondissement de la relation clients, susceptibles d’alimenter le cycle en retour et/ou invités à faire évoluer leurs cahiers des charges pour ouvrir la possibilité de l’économie circulaire
- Le lancement d’une réflexion interne autour de l’analyse de la valeur et des conditions d’emploi catégorie d’achats par catégorie d’achats, à même de générer une collaboration plus étroite avec les métiers
L’économie circulaire, comment ?
L’achat de matériaux recyclés
Le verre, le bois, le zinc, l’aluminium, l’acier, le tissu et même certains plastiques se prêtent parfaitement au recyclage. En effet, les filières de collecte et de traitement sont à maturité technologique et les disponibilités sont abondantes sur tout le territoire.
C’est pourquoi recourir à des matériaux recyclés plutôt qu’à des matériaux neufs présente un double avantage :
- Réduire le coût des achats
- Sécuriser les approvisionnements
L’achat d’équipements reconditionnés
Certains équipements ont besoin d’appartenir à la dernière génération technologique et présenter une garantie de sophistication optimale car ils contribuent à la différenciation de l’entreprise.
Mais d’autres équipements, non stratégiques, peuvent sans risque relever de l’économie circulaire. Un acheteur créateur de valeur ne peut manquer de s’y intéresser.
On estime en effet la décote de 20 à 40 % pour un équipement reconditionné par rapport à un équipement neuf. Par exemple, des racks, un compresseur ou le matériel de projection pour la salle de réunion remplissent parfaitement leur fonction en étant reconditionnés.
Le partage de l’utilisation d’un équipement existant
L’achat partagé ou la mutualisation post achat constituent un troisième gisement d’économie circulaire. Le coût total de possession (TCO) se trouve dans l’hypothèse d’un regroupement d’usagers fortement abaissé, en fait réparti entre plusieurs acteurs.
La démarche est classique dans le cas des avions d’entreprise. Mais de nombreux équipements, à usage peu fréquent et anticipable, se prêtent à l’économie de partage B2B. En interne et en externe.
De nouveaux usages pour les consommables
De nombreux produits, par exemple les produits d’entretien, sont élaborés en diluant un principe actif dans de l’eau.
En localisant sur site l’élaboration du mélange final, c’est-à-dire en n’achetant que le principe actif et en ajoutant l’eau en fonction des besoins, l’entreprise fait acte d’économie circulaire mais aussi de bon sens :
- Réduction des coûts de transport
- Réduction des coût de stockage
En conclusion, l’économie circulaire est une perspective d’avenir pour la fonction achat. L’achat circulaire est donc un nouveau savoir-faire à maîtriser, en associant fortement les utilisateurs pour construire avec eux un nouveau regard sur les besoins et sur les usages.
L’intégration de l’économie circulaire dans la stratégie achat s’inscrit au demeurant dans une réflexion plus vaste sur la nécessaire création de valeur. Lisez sur ce thème l’article de Julie Dang Tran, Directrice Générale de Manutan France : Fonction achat, à quoi ressemblera l’avenir ?