La vague de la révolution technologique emmène avec elle les entreprises qui se digitalisent de plus en plus. La fonction achats n’y fait pas défaut. L’e-procurement en Europe ne cesse de croître, comme le confirme la cinquième enquête Digital Procurement réalisée par PwC en 2024. Mais entrons plus en détail sur la situation de l’approvisionnement en ligne. Quelle est la place de la digitalisation des achats en Europe ? Quelles sont les perspectives pour les années à venir ? Et quelles sont les priorités relatives à la digitalisation des achats ? 
La vague de la révolution technologique emmène avec elle les entreprises qui se digitalisent de plus en plus. La fonction achats n’y fait pas défaut. L’e-procurement en Europe ne cesse de croître, comme le confirme la cinquième enquête Digital Procurement réalisée par PwC en 2024. Mais entrons plus en détail sur la situation de l’approvisionnement en ligne. Quelle est la place de la digitalisation des achats en Europe ? Quelles sont les perspectives pour les années à venir ? Et quelles sont les priorités relatives à la digitalisation des achats ?
Qu’en est-il de l’e-procurement en Europe ?
Aussi appelé « approvisionnement en ligne » ou « digitalisation des achats », l’e-procurement se développe de plus en plus dans le monde du B2B. Où se situe l’Europe dans cette transition ? Quels sont les objectifs des entreprises européennes ?
Un contexte favorable à l’e-procurement à l’échelle mondiale
Tous les continents ont amorcé leur transformation vers la digitalisation des achats. Sur la première marche du podium se trouve l’Europe avec 41 % de digitalisation des processus, suivie de l’Asie-Océanie (39 %) et de l’Amérique (38 %).
Les crises récentes (économiques, géopolitiques, environnementales…) ont mis en exergue le rôle stratégique de la fonction achats pour la pérennité de l’entreprise. C’est dans ce contexte que la digitalisation des achats s’avère être un formidable levier de performance.
À travers leurs outils digitaux, les directions achats veulent obtenir des gains tangibles, que ce soit en matière de reporting, d’efficacité opérationnelle ou encore de suivi des réglementations. Dans ce contexte, la transition vers l’e-procurement s’est considérablement accélérée ces dernières années.
L’état des lieux de l’e-procurement en Europe
Les entreprises européennes ont pour visée de passer de 41 % de digitalisation des processus actuels à 69 % en 2027. Aujourd’hui, les solutions Procure-to-Pay (P2P) et Source-to-Contract (S2P) sont devenues la norme au sein des organisations. On compte respectivement 96 % et 92 % des entreprises qui en sont équipées. Ces dernières adoptent en grande majorité des solutions marchés, plutôt que des solutions développées en interne.
À date, seules 5 % des entreprises n’utilisent aucune solution. Un chiffre qui a été divisé par deux par rapport à 2022, de manière homogène pour l’ensemble des types d’entreprises.
Dans le rapport, le Directeur Transformation Digitale Achats chez PwC, souligne : « Pour atteindre un niveau de digitalisation plus élevé, les entreprises doivent accentuer les axes suivants : le nombre de déploiements et la finalisation des projets de digitalisation, le niveau d’automatisation en améliorant les solutions et les processus et le taux d’adoption en optimisant et facilitant l’usage des solutions. »
La digitalisation des achats en Europe : les priorités
Les directions achats préfèrent mettre sur la touche pour un temps l’innovation et la gestion des talents en faveur des priorités stratégiques à court terme. Voici un tour d’horizon sur les cinq motivations principales des entreprises européennes pour passer à la digitalisation des achats.
Performance financière
Alors que l’Europe fait face à une augmentation globale des prix, vouloir réduire ses coûts semble couler de source. Il n’est donc pas très étonnant de voir cet objectif perdurer comme priorité numéro 1 depuis 2019. Aux difficultés liées à l’inflation viennent s’ajouter les problématiques de baisse d’activité et de pénurie de main d’œuvre, sur certains secteurs. Autant d’arguments supplémentaires en faveur d’une stratégie de diminution des coûts pour les entreprises.
Transformation digitale
Si la transformation digitale concernait auparavant en majeure partie les grandes entreprises, les petites et moyennes entreprises accélèrent maintenant leur transition et prévoient un investissement beaucoup plus important pour mener à bien leur digitalisation. Un ROI1 positif se dessine ainsi pour elles à court, moyen et long terme. Afin d’amorcer cette transformation de façon pérenne et d’en ressentir une efficacité immédiate, il est préférable de miser sur les processus achats les moins complexes.
Sourcing fournisseurs
Le sourcing2 fournisseurs ne représente que 12 % des priorités des entreprises européennes, mais il arrive tout de même en troisième position derrière la performance financière et la transformation digitale. Avec une volonté de développement durable, de transparence et de différenciation par rapport à la concurrence, les directions achats mettent un point d’honneur à sélectionner des fournisseurs de qualité partageant leurs engagements. Le choix des fournisseurs, à travers la gestion électronique des appels d’offres, est l’un des piliers de la fonction achats qui permet, entre autres, d’augmenter les marges réalisées et de diminuer des risques.
Responsabilité Sociétale d’Entreprise
En quatrième priorité se trouve un sujet grandissant pour la fonction achats : la RSE. Cela montre que les acheteurs se positionnent comme des acteurs clés pour faire face aux enjeux métier et réglementaires qui vont croissants sous l’impulsion de la Commission Européenne (CSRD, CS3D…) et impactent les fournisseurs. Sur leur feuille de route, les directions achats ont notamment intégré le suivi des émissions de gaz à effet de serre, la traçabilité des achats, ou encore la transparence des données.
Gestion de la relation fournisseurs
Enfin, la gestion de la relation fournisseurs se hisse à la cinquième place. Les entreprises veulent simplifier leurs relations avec les fournisseurs, à travers des solutions SRM (Supplier Relationship Management). L’idée est de gagner en visibilité sur la performance de leurs partenaires et dans le pilotage des risques, tout en améliorant la collaboration sur des sujets clés comme la continuité d’approvisionnement, la réglementation RSE…
Digitalisation des achats : les transformations à venir
Les achats de demain passent par la digitalisation, source de nombreux avantages qui permettent aux acheteurs d’être encore plus performants.
Des investissements continus
Depuis 2020, chaque typologie d’entreprise maintient le même niveau d’investissement. De leur côté, les PME et ETI continuent d’accélérer leurs investissements. Si elles doivent plus investir par utilisateur, leur taille leur permet de convertir rapidement les investissements en valeur métier.
En revanche, les grandes et les très grandes entreprises tendent à stabiliser leurs investissements. Fortes d’un niveau de digitalisation plus élevé, elles bénéficient d’effets d’échelle sur le niveau d’investissement par utilisateur.
La feuille de route des trois prochaines années
L’analyse des données et le Source-to-Contrat sont les principaux cas d’usage prévus par la fonction achats pour gagner en performance.
De son côté, le Procure-to-Pay reste dans le top 5 mais enregistre une forte baisse du fait que la plupart des entreprises sont d’ores et déjà équipées d’outils P2P. A contrario, on observe deux sujets en forte progression : la gestion et la prévention des risques, ainsi que le suivi des émissions de CO2, et tout particulièrement du scope 3.
Enfin, de nouveaux cas d’usage font leur entrée : la création et le pilotage des contrats, les réglementations croissantes en matière de dématérialisation des factures au sein de l’Union Européenne comme ailleurs, et l’utilisation de l’IA générative.
