Les tendances et priorités de la fonction achat en 2021, à l’heure de la Covid-19

Tendances et Priorités de la fonction achat en 2021
26 janvier 2021
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Chaque année, AgileBuyer, en partenariat avec le Conseil National des Achats, publie une étude intitulée « Tendances et Priorités des Départements Achats » pour dresser les grandes orientations à venir pour la fonction achat. Publiée ce mois de janvier, l’édition 2021 met en lumière les conséquences de la Covid-19 dans les relations acheteurs-fournisseurs du secteur BtoB.

Trois points majeurs sont abordés dans l’enquête :

La réduction des coûts, au cœur des enjeux

L’objectif de réduction des coûts, qui enregistre une baisse depuis cinq ans (à l’exception de l’année 2019), semble de nouveau prioritaire pour 77 % des décideurs achats interrogés (vs 59 % en mai dernier). Cela souligne le rôle majeur que joue la fonction achat dans le cadre de la crise économique, conséquence indirecte de la Covid-19.

Sans surprise, ce sont les secteurs qui ont particulièrement souffert de la crise depuis ces derniers mois qui portent cette tendance : industrie automobile, mécanique-métallurgie, meuble-textile, aéronautique-défense, tourisme, etc. Cependant, les plus hauts objectifs de réduction des coûts (au-delà de 10 %) se trouvent dans l’immobilier, le BTP, la finance, etc. Autant de secteurs impactés par la crise mais qui n’avaient pas encore complètement actionnés ces leviers, contrairement à l’aéronautique qui est déjà sous pression.

Tout naturellement, le premier critère pour évaluer la performance de la fonction achat reste les économies réalisées pour l’année à venir. Fait intéressant : tous les autres critères sont en baisse (contribution au chiffre d’affaires, réactivité, risque contractuel, etc.) sauf la Responsabilité Sociétale des Entreprises. Celle-ci passe notamment par la mise en place d’une politique d’achats responsables en adéquation avec la stratégie RSE de l’entreprise.

La relocalisation à l’ordre du jour

Sans aucun doute, la crise sanitaire conduit la fonction achat à la relocalisation. En seulement une année, le nombre de décideurs qui envisagent de relocaliser leurs achats a presque doublé pour atteindre 30 %. Ils sont nombreux à souhaiter relocaliser en France et en Europe. Cette stratégie est vue à la fois comme un levier de sécurisation de la chaîne logistique, de réduction de l’impact environnemental, d’amélioration des délais de commercialisation et de réduction des coûts.

Pour s’adapter aux contraintes, certaines Directions des Achats misent sur le double sourcing. En d’autres termes, elles sourcent la même marchandise ou le même service chez deux fournisseurs, le premier sur le territoire national ou européen et le second dans un pays à bas coût. Cette technique sécurise les chaînes d’approvisionnement, tout en offrant aux acheteurs un levier de négociation.

Concernant les achats dans les pays à bas coût, deux écoles s’opposent : les secteurs affaiblis par la crise tels que l’aéronautique-défense, la mécanique-métallurgie ou encore l’automobile prévoient d’augmenter leurs achats dans ces pays, tandis que d’autres secteurs où cette approche peut nuire à leur image comme la mode, le luxe ou la distribution vont les diminuer.

La relation fournisseurs, de nombreux défis à relever

Malgré la conjoncture difficile, il semble que les relations donneurs d’ordre-fournisseurs continuent de se rééquilibrer. Seuls 39 % des directeurs achats estiment subir des relations déséquilibrées et/ou défavorables avec certains fournisseurs. C’est 10 points de moins par rapport à l’année précédente. C’est particulièrement le cas pour les matières premières, dont l’acier et la chimie, le transport, les équipements de protection individuelle et l’électronique. Une tension qui se traduit le plus souvent par une augmentation des prix ou des menaces de rupture d’approvisionnement. En plus de ces difficultés relationnelles, deux tiers des entreprises anticipent des complications de livraison de leurs fournisseurs stratégiques, et un tiers des faillites !

Pour contrer ces écueils, la fonction achat renforce sa gestion des risques et le suivi de ses relations fournisseurs. A ce titre, trois quarts des décideurs achats annoncent être objectivés sur leur gestion des risques fournisseurs pour l’année à venir.

Enfin, pour améliorer ses relations fournisseurs, quoi de mieux que de se prêter au jeu de l’évaluation ! En effet, les Directions des Achats sont de plus en plus nombreuses à répondre aux questionnaires de satisfaction de leurs fournisseurs. Une belle façon de renforcer le dialogue et la compréhension mutuelle entre les acteurs. Jean Bouverot, chef du service de l'achat, de l'innovation et de la logistique au sein du ministère de l'intérieur, rappelle d’ailleurs : « La crise sanitaire a révélé que la confiance pouvait presque se transformer en actif immatériel ! [] Ce sont en effet les clients qui ont su nouer sur la durée des relations loyales et confiantes avec leurs fournisseurs, devenus pour un temps stratégiques, qui s'en sont sorti le mieux ».

Pour en savoir plus sur la digitalisation de la fonction achat, les achats responsables, la rationalisation des fournisseurs, et bien d’autres thématiques abordées dans cette étude, nous vous invitons à lire le rapport complet.