L’innovation est un levier stratégique pour les entreprises qui souhaitent rester compétitives dans un environnement en perpétuelle mutation. Parmi les différents outils à leur disposition se trouve l’innovation collaborative. Cette démarche consiste à mettre en commun les ressources humaines et matérielles de plusieurs acteurs pour mettre en œuvre des idées innovantes, dans une optique de création de valeur. Et il s’avère que c’est un accélérateur puissant de développement.
L’innovation : définition et typologies
Le Manuel d’Oslo, publié par l’OCDE et Eurostats, définit l’innovation comme : « un produit ou un processus (ou une combinaison des deux) nouveau ou amélioreÌ qui diffère sensiblement des produits ou processus précédents d’une uniteÌ et a eÌteÌ mis aÌ€ la disposition d’utilisateurs potentiels (produit) ou mis en œuvre par l’uniteÌ (processus). »
Il existe de multiples façons de catégoriser les innovations. Aujourd’hui, quatre grands types d’innovation font consensus dans le monde de l’entreprise et viennent compléter la définition précédemment citée.
L’innovation incrémentale
L’innovation incrémentale consiste à améliorer un produit et/ou un service qui existe déjà sur le marché. Autrement dit, c’est de l’amélioration continue. Si cette innovation est moins sensationnelle, elle n’en reste pas moins efficace.
H3 - L’innovation adjacente
L’innovation adjacente implique d’intégrer une technologie existante à un produit et/ou un service. C’est l’exemple parfait d’une innovation collaborative. Cela crée un avantage concurrentiel qui permet de se différencier sur le marché.
L’innovation de rupture
L’innovation de rupture, aussi appelée « innovation disruptive », s’opère lorsqu’une entreprise casse les prix, simplifie l’usage ou améliore le confort d’un produit et/ou service qui existe déjà sur le marché. Ce type d’innovation vient déstabiliser le marché et la concurrence.
L’innovation radicale
L’innovation radicale désigne la création d’un tout nouveau produit et/ou service. Si les entreprises qui optent pour ce type d’innovation échouent souvent, celles qui réussissent viennent littéralement changer le quotidien des utilisateurs.
H2 – Qu’est-ce que l’innovation collaborative ?
Par définition, l’innovation collaborative consiste à réunir différentes parties prenantes dans le but de cocréer des solutions innovantes qui génèrent de la valeur pour une organisation, ses clients ou plus globalement son écosystème.
L’innovation collaborative vise à regrouper différentes structures autour d’intérêts communs. On retrouve souvent des exemples d’innovation collaborative entre une grande entreprise et son fournisseur, son partenaire ou un organisme de recherche, au sein d’une même filière industrielle ou encore autour de pôles de compétitivité. Lorsque l’innovation collaborative se passe en interne, avec les collaborateurs de l’entreprise, on parle davantage d’innovation participative.
Ce dispositif d’innovation permet aux entreprises de mutualiser les équipements et les compétences dans un cadre défini. C’est ainsi un levier de réduction des coûts, grâce aux économies d’échelle et à la répartition des dépenses, mais aussi de diminution des risques potentiels et d’accélération du processus d’innovation. La confiance mutuelle est la condition sine qua non pour la mise en œuvre de cette démarche. En effet, il s’agit de partager avec son partenaire son savoir-faire, de lui ouvrir les portes de son entreprise et de se lier contractuellement pour l’avenir. Cette collaboration est d’ailleurs généralement encadrée par un contrat de partenariat, qui apporte des précisions en matière de propriété intellectuelle et d’éventuelles retombées commerciales.
Enfin, l’innovation collaborative relève de la stratégie de chaque entreprise. Sans impulsion de la part de la direction, sans véritable culture d’innovation, sans réelle volonté d’ouvrir son champ de vision, ce type de projet ne peut pas voir le jour. « Dans les activités de recherche et d’innovation, l’entreprise peut développer dix projets et finalement n’en avoir qu’un seul de rentable. Une vision exclusivement comptable ne survit pas à ce constat. Le processus d’innovation doit s’inscrire dans une démarche stratégique globale. » comme le souligne Daniel Lelaure, Directeur technique chez Metra.
Les principales méthodes d’innovation
Il existe différentes méthodes pour concrétiser les idées innovantes et stimuler la créativité au sein des entreprises. Chaque approche offre des perspectives et des outils de conception qui lui sont propres.
Le Design Thinking
Cette démarche d’innovation est centrée sur l’utilisateur. Elle repose sur l’empathie et la collaboration dans le but de résoudre des problèmes complexes. Cela consiste à se mettre à la place du consommateur ou de l’utilisateur, à définir le problème, à concevoir une idée, à la protoyper et à la tester. Chaque étape permet de mieux comprendre et répondre aux réels besoins de l’utilisateur, en imaginant les solutions les plus efficaces.
L’Océan bleu
Cette stratégie vise à s’éloigner des « océans rouges » qui sont des marchés saturés, où la concurrence est rude. Il s’agit d’investir des « océans bleus » en créant de nouveaux espaces de marché. Cette approche permet aux entreprises de se démarquer, de stimuler une demande nouvelle et de créer des opportunités de croissance.
Le Lean start-up
Cette méthode, inspirée du Lean Management, permet de développer des projets d’innovation de manière économe et réfléchie. Cela implique de favoriser l’expérimentation rapide, l’agilité et la réactivité. Il s’agit de tester de nouvelles idées sur le terrain, de collecter des données et d’ajuster en fonction des retours et des attentes des utilisateurs.
La fonction achats, au cœur de l’innovation collaborative
Les directions achats ont un rôle clé à jouer pour faciliter l’innovation au sein de leur entreprise. En effet, elles se situent à un carrefour stratégique et décisionnel par le biais du management des relations fournisseurs. Elles interviennent à la fois en amont du projet et pendant le développement des produits et/ou services innovants.
La phase amont
Dès le départ, la fonction achats apporte son expertise sur la définition des besoins, la connaissance du marché fournisseurs, la construction du cahier des charges, la contractualisation… Cela permet de choisir les bons partenaires, tout en sécurisant les échanges.
La phase de développement
Lorsqu’il s’agit de développer les produits et/ou services innovants, les services achats jouent également un rôle clé. Ils vont contribuer à définir la stratégie grâce à leur vision de coûts complets et servir d’interlocuteurs avec les fournisseurs impliqués dans la démarche. Ils vont ainsi faciliter l’innovation, tout en protégeant les intérêts de leur entreprise.
Grâce à l’intelligence collective et la mutualisation des ressources, l’innovation collaborative est source de performance opérationnelle et économique. Cela favorise la transformation d’idées en solutions concrètes, rentables et à valeur ajoutée. En s’appuyant sur les bonnes méthodes, une culture adéquate et des partenaires de confiance, cette démarche d’innovation devient un atout stratégique sur le long terme.
